Tamba Ouendeno est président du syndicat des transporteurs T7-Tamouya à Conakry. Comme ses confrères, il se dit excédé par les policiers-raquetteurs, «la situation est vraiment déplorable. Nous souffrons à cause des policiers.
Lire aussi : Conakry: pourquoi la «Journée ville morte» a été un échec
Ils nous réclament de l’argent et nous devons partager le peu que nous gagnons. Un policier t’arrête, t’envoie à la brigade routière, et même si tu n’as pas gagné 100.000 francs, il te demande 100.000 francs alors que tes recettes maximales atteignent à peine 30.000...»
Que alors bien faire les transporteurs de la capitale face à ceux qui usent de leur fonction pour leur soutirer de l’argent, des sommes qui parfois dépassent leurs recettes? La réponse est simple: ils font grève.
En début de semaine, l’ambiance à Conakry rappelle celles des jours fériés ou alors l’inertie des journées «ville morte». Les taxis, principal moyens de transport de la capitale guinéenne, ne circulent qu’au compte-gouttes. Sur certains axes, comme la route Le Prince, la circulation est faible. La cause? Une grève générale des transporteurs qui s’insurgent contre les tracasseries policières.
Lire aussi : Lutte anticorruption en Mauritanie: «Erreur de communication», ça ne sonne pas au numéro vert
Mamadou Saidou Sow, rencontré à la T7 attend depuis plus d’une heure un taxi en vain. Malgré ces désagréments, cet habitant de Conakry dit comprendre la colère des transporteurs, «je dois aller à Kagbelen et je ne trouve pas de taxi. Je crois que c’est une grève légitime. Nous devons être solidaire pour que l’État appelle le syndical à la table des négociations afin de trouver un terrain d’entente».
Finalement, les transporteurs qui, en cette saison pluvieuse, peinent déjà à travailler correctement, sont souvent confrontés à des actions de la police routière qu’ils estiment non fondées. En fin de journée, la circulation a retrouvé sa fluidité habituelle. Mais les transporteurs, déterminés, avouent ne pas avoir encore dit leur dernier mot.