Conakry: «Un policier t’arrête puis te raquette»: revoilà la guéguerre taxis-flics

Le 27/08/2024 à 16h29

VidéoLe dérapage de trop. D’indélicats policiers arrêtent des chauffeurs de taxis pour différents prétextes et leur soutirent de l’argent. Excédés par de tels comportements, les transporteurs paralysent une fois de plus la capitale.

Tamba Ouendeno est président du syndicat des transporteurs T7-Tamouya à Conakry. Comme ses confrères, il se dit excédé par les policiers-raquetteurs, «la situation est vraiment déplorable. Nous souffrons à cause des policiers.

Ils nous réclament de l’argent et nous devons partager le peu que nous gagnons. Un policier t’arrête, t’envoie à la brigade routière, et même si tu n’as pas gagné 100.000 francs, il te demande 100.000 francs alors que tes recettes maximales atteignent à peine 30.000...»

Que alors bien faire les transporteurs de la capitale face à ceux qui usent de leur fonction pour leur soutirer de l’argent, des sommes qui parfois dépassent leurs recettes? La réponse est simple: ils font grève.

En début de semaine, l’ambiance à Conakry rappelle celles des jours fériés ou alors l’inertie des journées «ville morte». Les taxis, principal moyens de transport de la capitale guinéenne, ne circulent qu’au compte-gouttes. Sur certains axes, comme la route Le Prince, la circulation est faible. La cause? Une grève générale des transporteurs qui s’insurgent contre les tracasseries policières.

Mamadou Saidou Sow, rencontré à la T7 attend depuis plus d’une heure un taxi en vain. Malgré ces désagréments, cet habitant de Conakry dit comprendre la colère des transporteurs, «je dois aller à Kagbelen et je ne trouve pas de taxi. Je crois que c’est une grève légitime. Nous devons être solidaire pour que l’État appelle le syndical à la table des négociations afin de trouver un terrain d’entente».

Finalement, les transporteurs qui, en cette saison pluvieuse, peinent déjà à travailler correctement, sont souvent confrontés à des actions de la police routière qu’ils estiment non fondées. En fin de journée, la circulation a retrouvé sa fluidité habituelle. Mais les transporteurs, déterminés, avouent ne pas avoir encore dit leur dernier mot.


Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 27/08/2024 à 16h29