Dans les marchés d’Abidjan comme dans les villes de l’intérieur du pays, c’est la même scène qui se répète; files d’attente devant les espaces de vente d’articles scolaires, attroupements autour des vendeurs d’uniformes, et négociations tendues avec les commerçants. «La rentrée scolaire est une période très épouvantable pour nous parents. C’est à peine qu’on parvient à faire face aux charges, avec les inscriptions qui doublent chaque année dans les établissements», se lamente Doumbia Losseni, parent de sept enfants à scolariser.
Le constat est partagé par de nombreuses familles. Entre hausse des prix du matériel scolaire et frais d’inscription souvent jugés élevés, la rentrée devient un véritable casse-tête financier. Dans certains cas, des parents se voient contraints de recourir aux crédits informels pour assurer le minimum. «Rien n’a baissé, au contraire tout a augmenté. Chaque enfant coûte au moins le double cette année. L’année dernière j’avais payé 150.000 Fcfa pour la scolarité de mes enfants, cette année c’est 230.000 Fcfa», renchérit Fané Kadidjatou.
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Au-delà des aspects financiers, l’inquiétude porte aussi sur les conditions d’apprentissage. Des frais annexes sont exigés et à payer directement aux enseignants.
Face à ces difficultés, la plupart des parents n’ont qu’une seule doléance: l’aide de l’État censé renforcer les mécanismes de soutien, notamment par des contrôles des établissements scolaires, des manuels et une meilleure régulation des prix.
«On parle de l’école gratuite, mais dans la réalité, elle ne l’est pas. Tant que les parents supporteront seuls ces charges, la rentrée sera toujours un moment d’angoisse», lance une autre mère rencontrée au marché d’Adjamé. Et de justifier, «c’est parce que qu’il n’y a pas de contrôle dans les écoles, les gens se permettent d’augmenter n’importe comme les prix sans que cela ne meut personne».
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La rentrée scolaire, censée être une période de renouveau, se transforme ainsi pour de nombreux ménages ivoiriens en une véritable épreuve, marquée par le stress, l’endettement et la fatigue.
Cependant, pour beaucoup, la question demeure, jusqu’à quand les parents porteront-ils le poids d’une éducation qui devrait être un droit garanti pour tous ?