L’accident a eu lieu vendredi vers 23H00 (GMT et locales), sur l’autoroute A3 qui relie Bouaké et Korhogo, les deux grandes villes du nord ivoirien.
La collision «dévastatrice» s’est produite entre le car de transport et un camion-citerne «lourdement chargé de carburant» qui arrivait en sens inverse, la chaussée ayant été rétrécie par «un camion de marchandises, stationné sans aucune signalisation», indique Police Secours, une plateforme d’alerte qui recense les accidents mortels dans le pays.
«Le choc entre le car et le camion-citerne a déclenché un incendie d’une intensité effrayante», précise Police Secours, indiquant un «bilan encore provisoire lourd» de «13 corps calcinés».
Le bilan a été confirmé par l’Agence ivoirienne de presse (AIP).
45 blessés dont 19 enfants ont par ailleurs été évacués vers les hôpitaux des villes voisines de Katiola et Niakara.
Comme dans de nombreux pays africains, les accidents meurtriers sont fréquents en Côte d’Ivoire en raison du mauvais état de certaines routes et de nombreux véhicules ainsi que de l’incivisme des conducteurs.
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Nombre d’automobilistes sont par ailleurs détenteurs de permis achetés, sans avoir jamais avoir fréquenté d’auto-écoles.
Fin juillet, dix personnes sont mortes à Béoumi, près de Bouaké, dans une collision entre un véhicule de transport en commun et un camion remorque de transport de marchandises en stationnement.
Permis à points
Entre 1.000 et 1.500 personnes sont tuées en moyenne chaque années sur les routes de Côte d’Ivoire, selon le ministère des Transports, pour 1.5 million de véhicules en circulation.
En comparaison, la France - qui n’est pas le meilleur élève en Europe - recense entre 3.000 et 3.500 morts en moyenne chaque année, pour près de 39 millions de véhicules, selon des chiffres officiels.
Ces dernières années, la Côte d’Ivoire a pris une série de mesures pour réduire les accidents mortels.
Outre la rénovation de routes, le renouvellement du parc automobile constituait le principal défi, les accidents impliquant régulièrement des bus ou des camions antédiluviens, mal entretenus ou surchargés.
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Un décret entré en vigueur en 2018 interdit désormais les importations de véhicules de plus de 5 ans en Côte d’Ivoire.
Le nombre de voitures arrivées en bout de course en Europe qui vivent une seconde vie en Afrique a largement diminué à Abidjan, remplacé par de petites voitures japonaises neuves au prix abordable. Mais de nombreux bus et camions anciens continuent de sillonner le pays, parfois en provenance de pays voisins.
La Côte d’Ivoire a par ailleurs introduit en 2023 un permis à points. Chaque conducteur détenteur du permis possède un capital de 12 points qui peuvent être progressivement retirés selon les infractions.
De nombreuses caméras ont aussi été mises en place sur les principaux axes du pays pour verbaliser les contrevenants.
Avec ce nouvel arsenal, la Côte d’Ivoire espère diminuer le nombre de morts sur ses routes de 50% d’ici 2025.