Le portable est-il au service de son utilisateur, ou c’est l’utilisateur qui est au service de son portable? Cette question, pas si anodine qu’il n’y parait, révèle deux attitudes: le côté addictif de certains usagers et la crainte d’incompréhension entre partenaires.
Jonas, 35 ans ne se sépare presque jamais de son téléphone. Et quand il l’oublie à la maison, le jeune homme avoue paniquer à l’idée de le voir entre les mains de sa petite amie. «Elle ne peut pas avoir accès aux messages à cause du code de sécurité. Mais pour les appels qu’on ne contrôle pas à distance, c’est une autre affaire. Si je ne suis pas loin de la maison, je cours le chercher et tirer les conséquences de ma maladresse», témoigne-t-il non sans gêne.
Fabiola, mariée et accro du portable, en a fait les frais récemment. «A la maison, j’utilise mon téléphone, surtout au lit. Parce qu’il y a toujours des informations de dernière minute qui arrivent. Donc, je suis toujours sur mon téléphone. Mon chéri me l’a reproché la semaine dernière et pour me le faire payer, il est allé dormir dans la chambre des enfants. J’ai malheureusement refait la même chose les jours suivants. Mais depuis quelques jours j’essaie de me débarrasser du téléphone après le boulot. J’avoue que ça me dérange quand même d’avoir un téléphone éteint parce que j’ai l’impression de rater beaucoup de choses», explique la journaliste.
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Le téléphone favorise une large ouverture vers le monde et permet des rencontres virtuelles. «Lorsque vous êtes longtemps sur votre téléphone ça attire la curiosité de madame qui cherche alors à savoir ce que vous faites. Lorsque je suis chez moi, je laisse de côté mon téléphone. Cela me permet de renouer avec la communication avec ma partenaire. Beaucoup de couples se brisent aujourd’hui à cause de l’absence de communication», explique Enrick Bokoko, spécialiste en communication.
Manque de discussions, moins partage, repli sur soi… le couple se retrouve dans une spirale qui peut mener à l’isolement et à des disputes. Une des premières étapes, selon Farèle un Librevillois, est de se rendre compte du temps passé sur son téléphone et de son impact dans la relation. «Il faut trouver le juste milieu entre l’utilisation du téléphone et la place que doit avoir cet outil dans notre couple».
Selon les conseillers conjugaux, passer moins de temps sur son téléphone ne se fera pas du jour au lendemain. Comme toutes les habitudes, il faudra un peu de temps pour se détacher de son écran, mais le jeu en vaut la chandelle et les moments passés ensemble seront encore gagneront en intimité.
