Un calme quasi habituel règne en ce début d’après-midi dans l’enceinte du Grand séminaire St Jean, situé non loin de l’ancienne gare routière de Libreville. Dans les jardins du site, mais aussi dans les classes, les encadreurs pédagogiques et les élèves ont le nez plongé dans un bouquin. C’est ainsi chaque après-midi, de 14 h à 17 h, dans cet établissement confessionnel privé.
Lecture et jeux ludiques pour de jeunes vacanciers à Libreville.. le360 Afrique/Ismael
Aude, 10 ans, est une habituée de ce camp de vacances un peu particulier. «La lecture m’apporte beaucoup de bienfaits. Parce qu’au début je ne lisais pas. J’imaginais des histoires dans ma tête. Maintenant, ma tante m’a amené au centre de lecture. Elle m’a fait apprécier la lecture jusqu’à ce que j’ai gagné le concours de fiche de lecture. J’ai par ailleurs écrit un poème sur la pollution de l’environnement à Libreville. Ce phénomène si révoltant m’a amené à écrire pour exprimer mon coup de gueule», confie-t-elle.
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Dans ce club de lecture unique à Libreville, les enseignants sont formels: «lire, c’est se sentir moins seul, se sentir compris, trouver des réponses à ses questions». C’est aussi une façon de grandir, de s’instruire et d’être mieux outillé pour affronter le monde. C’est la conviction de Jeannette. Elle anime un atelier de lecture regroupant des tout petits dans les jardins du séminaire. «On découvre que réellement en lisant tu rentres dans la peau des personnages. Quand j’explique, ils ne comprennent pas. Mais avec des exemples concrets, tirés du livre que j’ai entre mes mains là, ils comprennent ce que je veux dire. Et ils m’ont promis que désormais, ils feront plus attention à la lecture», explique, l’éducatrice préscolaire.
Ces vacances de lecture et de jeux ludiques sont importants dans un monde dominé par le numérique. Devant la tentation constante des écrans, les enfants délaissent de plus en plus les bons vieux livres de papier et les histoires incroyables qu’ils renferment. Pour certains parents, il urge de sauver les jeunes de l’addiction aux films. La lecture seule développe leur imaginaire.
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«J’organise les activités pour que la lecture soit pour eux un plaisir et non une punition. Par exemple nous avons dans le programme un concours de fiche de lecture. Et là ça donne plus envie de lire, c’est ludique. Ils sortent de plusieurs établissements de la place. Ce sont des découvertes et des rencontres entre les jeunes qui apprennent à se connaitre et à tisser les liens. Avec les parents, nous accompagnons ces enfants qui nous sont confiés», affirme Léna Nfono, porteuse du projet. Pour elle, les enfants fonctionnent par mimétisme, d’où une forte corrélation entre le goût de la lecture et de l’écriture chez les parents et les enfants. Avec son club de lecture: «Mon voyage», elle rêve d’un projet qui inspire des structures d’animation culturelles de proximité à l’échelle nationale.