Guinée. 2 jours pour faire 400 kilomètres: Faranah-N’Zérékoré, une route de boue et de trous

La route Faranah à N’Zérékoré dans un très mauvais état.

Le 24/12/2024 à 16h36

VidéoTelle une artère qui irrigue le corps, la route reliant Faranah à N’Zérékoré traverse forêts et zones de productions de produits alimentaires qu’elle achemine vers les autres régions du pays. Construite dès les premières années de l’indépendance, ce ruban d’asphalte est essentiel à l’économie nationale. Mais la boue a fini par remplacer le goudron et des cratères bloquent la circulation des journées durant. Reportage.

Cette route qui relie Mamou à Faranah, complètement dégradée, mène pourtant vers des ville considérées comme greniers de la Guinée: N’Zérékoré et la zone forestière. Aujourd’hui, ce tronçon est quasi impraticable déplore Alphadjo Diallo. «Mamou-Faranah c’est un tronçon d’environ 200 km. Mais c’est un calvaire indescriptible. Des trous béants jalonnent une chaussée complètement défoncée. Pourtant, c’est un tronçon qui ravitaille une bonne partie du territoire national» précise-t-il avec dépit.

Cet usager rappelle que cette route, dont la construction remonte au premier président de Guinée (1958- 1984), dessert également la Côte d’Ivoire voisine, «de N’Zérékoré à Macenta, en passant par Kissidougou, Guekedou. C’est une route internationale aussi qui va en Côte D’ivoire et au Libéria. Et puis il faut dire que la forêt, c’est le grenier de la République de Guinée. Si cette route ne fonctionne pas, les habitants de la capitale et une bonne partie du pays se retrouvent bloqués».

Il arrive par moment où la route est complètement coupée, rendant impossible tout passage des gros porteurs, regrette Souleymane Barry. «Depuis la fin de la saison pluvieuse jusqu’à maintenant, de Mamou à Faranah, la route est très mauvaise: au moins quatre voiture sont tombées ici. Et durant ces périodes, nous pouvons passer au moins deux jours sur cette route.

Pourtant, le pays tout entier aurait à gagner en procédant aux travaux nécessaires pour rendre à ce ruban d’asphalte son rôle économique pour le quel il a été construit. La route Faranah-N’Zérékoré, une fois rénovée, pourrait faciliter considérablement le transport des produits alimentaires, notamment du riz, huile de palme, banane qui proviennent essentiellement de la forêt pour la capitale Conakry. Ainsi, au-delà des nombreux accidents, l’état chaotique de cette route favorise l’explosion des prix de ces produits alimentaires de large consommation en Guinée.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 24/12/2024 à 16h36