Guinée: après la Tabaski, les vendeurs de moutons obligés de vendre à perte

Les moutons invendus de la tabaski.

Le 05/07/2023 à 10h57

VidéoPour certains éleveurs, l’après Tabaski est une équation à plusieurs inconnues. C’est particulièrement le cas des revendeurs de moutons qui se sont retrouvés, cette année, avec un nombre important de bêtes invendues.

Au parc à bétail de Yimbaya Gare, en haute banlieue de Conakry, c’est le calme plat. Pas d’affluence des clients malgré la présence de nombreuses bêtes proposées à la vente. Après la Tabaski, le parc reste encore plein, une situation plutôt inhabituelle, confie Mouctar Bah, vendeur de bétail.

«Cette fois-ci, il reste beaucoup d’animaux qui n’ont pas été vendus, même si les gens sont venus, mais n’ont pu rien acheter. Le pays est cher. A partir de 3 ou 4 millions de francs guinéens, il y a des prix qui devraient satisfaire tout le monde. Mais si tu n’as pas d’argent , tu ne peux rien prendre».

Car finalement, les problèmes se multiplient. En plus d’avoir du mal à vendre le bétail, se pose aussi la question de l’alimentation des animaux, fait remarquer Mouctar Bah. «C’est à peine si on gagne de quoi nourrir les bêtes».

Aujourd’hui, les vendeurs de bétail essaient de trouver des stratégies pour diminuer le nombre de têtes dans un troupeau, quitte à en vendre à perte. «Pour espérer revendre, il nous faut diminuer les prix. L’année dernière, il y a eu plus de vente. Mais cette année, avec la crise qu’il y a dans le pays, c’est difficile», fait savoir cet autre éleveur, Mamadou Diallo.

En plus de réduire les prix, les responsables du parc ont pris la décision d’interdire toute nouvelle arrivée de bétails. «Comme il y a beaucoup de pertes chez les marchands, on arrête de débarquer les bœufs ici. On va se débrouiller avec ceux qui sont déjà là pour ne pas multiplier les pertes», souligne t-il.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 05/07/2023 à 10h57