Pour les principales personnes concernées par cette mesure interdisant le voile intégral dans les centres d’examen, décision prise il y a quelques jours de cela, l’argument religieux devrait suffire à faire changer de position les autorités guinéennes.
Mamadou Bobo Diallo, islamologue, estime que cette mesure est en porte-à-faux avec la religion, et mieux, avec l’e principe de la laïcité: «Le voile est une injonction, à partir du moment où Dieu a donné instruction, c’est une obligation. Par rapport à la décisions je suis vraiment déçu, lorsqu’on dit c’est la liberté de culte. Cette liberté est garantie par la Constitution. Chacun est libre de pratiquer sa religion. Ne pas admettre les femmes, c’est une manière de les exclure. Si c’est pour les fouiller, on ne s’y oppose pas, il y a aussi des femmes pour le faire. On n’est suffisamment grand pour gérer cette question».
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Ce n’est que récemment que le voile intégral a été accepté dans les centres d’examen. C’est avec l’arrivée du ministre Guillaume Having en 2022, qu’un changement s’est opéré.
Le ministre, à l’occasion d’un discours prononcé sur invitation du collectif Ne touche pas à mon voile, explique les raisons de cette interdiction avant de mentionner son ouverture à toutes les propositions.
«Nous voulons éviter les anciennes habitudes. Croyez moi, les élèves sont très intelligentes lorsqu’il s’agit de tricher. Il y en a qui n’ont jamais porté de voile et qui peuvent se documenter (tricher) grâce au voile qu’elles porteront. Deuxièmement, nous voulons éviter que Paul ne vienne composer à la place de Pierre», avait-il déclaré.
Soumayatou Baldé, porteuse d’un voile intégral, s’est dite victime de cette mesure. Alors qu’elle faisait le BEPC, des décisions, à l’époque, interdisaient le voile au seins des centres d’examen: «J’ai été moi-même victime lorsque je faisais le BEPC, dans la salle on nous interdisait de porter le voile. On était obligé de porter des bavettes pour couvrir un peu le visage».