Dans ce quartier de Conakry, l’eau précieuse est obtenue grâce à un forage. Ici, l’espoir d’avoir accès au liquide vital reposait sur la SEG, la Société des eaux de Guinée. Seulement, les robinets sont à sec.
Et pourtant... La Guinée est généreusement arrosée comme en témoigne ce document officiel «les disponibilités en eau se résument en: eaux de surface évaluées à 226 km³/an (y compris partie partagée) et eaux souterraines estimées à 13 milliards de m³ environ auxquelles s’ajoutent des eaux pluviales:1988 mm/an en moyenne, inégalement répartis, avec des pics de 4.000 - 4.500 mm par endroit (Conakry et alentours).» Même en Afrique, peu de pays peuvent se targuer d’avoir autant d’eau.
L’approvisionnement parcimonieux en eau dans cette zone a poussé les habitants à creuser des forages. Situation qui fait dire à Alseny Soumah, citoyen guinéen, que «les pompes de la SEG sont bien installées dans notre quartier mais ne servent à rien, il n’y a pas d’eau. On est obligé d’aller vers les forages pour pouvoir nous procurer de l’eau. Et même là, ce n’est pas facile parce que ces forages fonctionnent à l’électricité et comme il y a beaucoup de délestages... nous restons sans d’eau.»
Cette situation est partout la même dans nombre de quartiers: creuser son propre forage. Et le coût est énorme pour un Guinéen moyen, regrette Antoine Loua. «Dans toutes les concessions où il y a des citernes sur les toits, l’habitant a recours à un forage. Nous payons cher les forages jusqu’à 30 millions de francs guinée,s soit 3.000 euros.»
Consommer cette eau n’est pas sans conséquences désastreuses sur les habitants. Dans certains quartiers, les maisons sont fissurées et les terrains fragilisés. Effet collatéral de ces forages, le risque d’effondrement des habitations.