Tout laisser dans son Amérique natale pour se lancer dans une aventure folle en Guinée. C’est l’histoire de David Ugai. Le dentiste de profession s’est rendu pour la première fois en Guinée en 2012 après l’obtention de son diplôme.
Très marqué par une douloureuse expérience lors de son premier voyage à savoir une grave crise des soins dentaires, il retournera dans le pays six ans plus tard pour participer au lancement d’un partenariat: la collaboration de Mercy Ships avec la seule école dentaire publique de Guinée, celle de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry (UGANC) à Conakry, qui forme tous les dentistes du pays.
Mercy Ships se définit comme une ONG humanitaire internationale basée sur des valeurs chrétiennes dont la mission consiste à améliorer l’accès aux soins de santé dans les pays d’Afrique.
«Au départ, nous avons simplement rénové l’espace. Ils nous ont permis d’utiliser une pièce pour notre programme dentaire classique. Puis, pendant la mission, le doyen de l’époque nous a demandé si nous pouvions intégrer certains étudiants dans notre programme afin qu’ils puissent acquérir de l’expérience dans la clinique. C’est ainsi que nous avons commencé à collaborer avec l’école dentaire, à travailler plus spécifiquement avec les étudiants et à former un véritable partenariat avec l’université et le département dentaire», explique l’Américain cité par une communication de l’organisation internationale.
Lire aussi : Couverture sanitaire universelle: Teniola Adedeji et Moses Ochora, deux jeunes atouts de l’Afrique
Lorsque le navire est reparti en 2019, David a décidé de rester, poursuit la même source. Et quatre ans plus tard, il est toujours en Guinée en tant que directeur Pays de Mercy Ships et directeur du programme dentaire.
À ce titre, il supervise la formation théorique et clinique des jeunes dentistes qui suivent le programme à l’université.
«David a joué un rôle déterminant dans l’agrandissement du bâtiment de formation clinique sur deux étages, qui permettra à l’école de doubler sa capacité d’accueil d’étudiants en médecine dentaire et son espace dédié aux soins des patients, en la portant à 22 fauteuils dentaires. Il comprendra également un service de radiologie et un espace qui abritera désormais 6 appareils de radiographies intra-orales, 1 panoramique et 1 tomodensitométrie à faisceau conique avec céphalométrie», se vante Mercy Ships ajoutant que cette modernisation permettra à tous les étudiants futurs diplômés d’avoir accès à un enseignement supérieur de qualité incluant la simulation et la formation clinique.
L’école dentaire peut aujourd’hui accueillir simultanément 150 étudiants. Une véritable aubaine pour ce pays où le manque d’accès à des soins dentaires et chirurgicaux abordables et sûrs reste un problème majeur, comme dans une grande partie de l’Afrique subsaharienne.
« J’aime voir surgir une lueur chez l’étudiant qui comprend quelque chose ou qui obtient un résultat », dit-il. « Je suis fier de la préoccupation de nos étudiants envers la population. Quand ils parlent de leur avenir, ils évoquent l’impact qu’ils veulent avoir sur la Guinée», témoigne le dentiste.
En 2000, seulement onze écoles dentaires dispensaient une formation de premier cycle au sein des 47 pays d’Afrique subsaharienne de l’OMS. Depuis, ce nombre est passé à 35 écoles, réparties dans les 16 pays de la région. Mais malgré l’augmentation du nombre de dentistes, la croissance globale de la population génère encore un manque cruel en soins dentaires.
A titre de comparaison, aux États-Unis, il y a un dentiste pour 2.000, 3.000 voire 5.000 habitants. Dans certains pays africains, il y a un dentiste pour un million d’habitants.