Le 1er décembre 2024 dans la deuxième ville de Guinée, le stade du 3-Avril a été le théâtre d’un mouvement de foule lors d’un match; Selon les autorités, une cinquantaine de personnes ont perdu la vie, mais des ONG de défense des droits humains évoquent 140 morts et 11 disparus.
Face au retard accumulé dans le traitement de ce dossier, les avocats des victimes ont exprimé leur mécontentement, lors d’une conférence de presse tenue le 21 mars, et dénoncé l’inaction du parquet du tribunal de première instance de N’zérékoré. Maître Pepe Kolié, avocat au barreau de Guinée, a déclaré qu’«en réalité, ce que nous visons, c’est d’attirer l’attention des autorités sur le mutisme et le silence observés par le parquet près du tribunal de première instance de N’zérékoré, d’abord suite aux événements du 1er décembre au du stade 3-avril, et ensuite en dépit du dépôt de la plainte qui a été formulée par notre pôle».
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Au-delà de la lenteur de la procédure judiciaire, les avocats considèrent que les «survivants» ont été abandonnés à leur sort, aucune mesure adéquate n’ayant été prise pour les soutenir.
Maître Paul Lazard Gbilimou, avocat, souligne que «les victimes ont le moral complètement brisé, elles se sentent abandonnées, notamment les blessés, mais aussi ceux qui ont perdu leurs proches. Ils sont également abandonnés, car aucune mesure d’assistance n’a été mise en place à leur égard, alors qu’elles auraient dû être accompagnées, même moralement. Une seule victime a été évacuée au Maroc, Etienne Kolié, qui a été percuté par un pick-up de la gendarmerie. Il a la hanche cassée et le cou ainsi que l’épaule fracturés.»
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Selon le recit de cet avocat, «ce jeune homme était resté seul à l’hôpital Sino-guinéen. Après son évacuation au Maroc, où il n’a passé que deux semaines, il a été renvoyé ici. Il est actuellement à l’hôpital Sino-guinéen, et nous avons exigé la prise en charge de ses soins, bien qu’il ne puisse même pas se déplacer».
Si les juridictions guinéennes ne réagissent pas rapidement, le collectif des avocats des victimes menace de saisir la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest pour accélérer le traitement du dossier.