Le Cameroun fait face à la montée de la consommation de drogue chez les jeunes

Le 22/09/2024 à 11h40

VidéoLe Cameroun fait actuellement face à la montée en puissance de la consommation de la drogue. Aucun coin du pays n’est épargné. Une situation qui fragilise la cohésion au sein de la société et fait des ravages dans la frange des jeunes dont l’éducation est en péril.

Ce n’est plus un secret pour personne. La drogue circule à grande échelle au Cameroun où elle se vend comme des petits pains. Parmi ces drogues, les défenseurs des droits de l’homme citent, entre autres, le cannabis et le tramadol qui sont les plus répandus. Aucun coin du pays n’est épargné selon un acteur de la société civile que nous avons rencontré à Yaoundé: «Nous sommes sur le terrain depuis plus de trois ans et je peux vous dire que la drogue se consomme déjà et avec beaucoup d’intensité jusqu’au fin fond des villages».

Le Comité national de lutte contre la drogue au Cameroun nous rappelle que 21% de la population du pays ont consommé la drogue en 2023. Parmi ces personnes, 60% sont des jeunes, âgés de 20 à 25 ans. Par ailleurs, plus de 12.000 enfants de moins de 15 ans consomment des stupéfiants et d’autres substances psychotropes.

La situation est plus inquiétante dans les centres urbains où les jeunes rivalisent avec les plus grands consommateurs de drogue dans le monde.

A Yaoundé et dans d’autres villes par exemple, les jeunes consommateurs ont développé des appellations pour désigner leurs produits. «On a le Kuor, la Taille, la Koque, le Gué, la Méta, les Mbaï et bien d’autres que j’oublie», nous a révélé un élève du lycée de Ngoa Ekellé, rencontré non loin de son établissement scolaire. Il s’agit en quelque sorte des produits sous la forme des comprimés pharmaceutiques, des plantes naturelles et de la poudre.

Face à cette flambée de la consommation de la drogue, de nombreux citoyens accusent les pouvoirs publics qui ont presque libéralisé l’achat des produits pharmaceutiques en rendant certains produits accessibles à tous et à moindre coût.

«Quand je consommais encore de la drogue, il y a certains produits que j’achetais à 500 fcfa pour quatre ou cinq prises, mises à part celles que moi-même je fabriquais à base des plantes naturelles», nous a confié un ancien consommateur. Pour lui, la lutte contre la drogue au Cameroun passe inéluctablement par la sensibilisation des jeunes, l’implication des parents dans l’éducation de leurs enfants, la forte répression des dealers et des consommateurs, et le bannissement de la corruption dans les frontières, puisque la plus grande quantité de drogue qui circule dans le pays provient de l’étranger.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 22/09/2024 à 11h40