Le 7 avril 1994, au lendemain de l’attentat visant l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana, des extrémistes Hutus et la milice Interahamwe ont lancé une offensive contre la minorité Tutsi, ainsi que les Hutus modérés.
Près de 800.000 personnes ont été tuées et environ 250.000 femmes violées en une centaine de jours de massacres, tandis que des centaines de milliers de personnes se sont réfugiées dans des pays voisins.
Trente ans après ce génocide, le Rwanda panse toujours ses plaies et répare les dégâts de ces massacres, mettant en avant la consolidation de la réconciliation nationale et de l’unité, tout en traduisant en justice le reste des personnes impliquées.
A cette occasion, le président Paul Kagame devra donner, dimanche, le coup d’envoi de la Semaine du deuil national en déposant un bouquet de fleurs au mémorial de Gisozi à Kigali, où reposent les corps de plus de 250.000 victimes de ce massacre.
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M. Kagame devra également prononcer un discours à cette occasion, avant d’allumer la flamme de l’espoir qui va bruler durant 100 jours, le temps qu’a duré le génocide, du 7 avril au 15 juillet de 1994.
Dans un message à l’occasion de la Journée internationale de réflexion sur le génocide, le Secrétaire générale des Nations unies Antonio Guterres a souligné que «ce massacre insensé d’un million de Tutsis ‒ ainsi que de quelques Hutus et d’autres, qui s’opposaient au génocide – procède en ligne directe de décennies de discours de haine, enflammés par les tensions ethniques et l’ombre portée du colonialisme».
«Cette année, nous nous penchons sur la racine putride du génocide: la haine», a ajouté M. Guterres, notant qu’aujourd’hui, aux quatre coins du monde, «les pulsions les plus sombres de l’humanité s’éveillent de nouveau, mues par les voix de l’extrémisme, de la division et de la haine».
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«Veillons à ne jamais oublier ‒et à ne jamais laisser reproduire‒ les événements qui se déchaînèrent à partir du 7 avril 1994. Où que ce soit», a-t-il insisté.
Au cours de la Semaine de deuil national (7-13 avril) les drapeaux seront en bernes, alors que toute célébration ou fête sera interdite. Les compétitions sportives, ainsi que tous les événements récréatifs seront interdits.
Par ailleurs, plusieurs événements seront organisés au cours de cette Semaine, visant à mener une réflexion sur le génocide de 1994, y compris des visites aux différents mémoriaux, en plus d’une conférence sur le génocide et la lutte contre le discours de la haine.
Au terme de la Semaine de deuil, des hommages seront rendus à des personnalités politiques tuées pour leur position contre l’idéologie du génocide.