Le gouvernement mauritanien a décidé de ne plus accorder de bourses aux nouveaux bacheliers pour poursuivre des études à l’étranger.
Celles-ci sont désormais uniquement réservées aux étudiants inscrits en master et aux doctorants. Une mesure justifiée par un conseiller du ministre, Mohamed Dahmed, mais très critiquée au sein de l’opinion.
Mohamed Dahmed rappelle le contexte politique du pays, les engagements du président Mohamed Cheikh El Ghazouani en faveur du développement de l’enseignement supérieur, notamment les progrès accomplis depuis le début des années 1980 avec la création d’une université composée d’une faculté des sciences juridiques et économiques et d’une faculté des lettres et sciences humaines, venues renforcer les premiers établissements de l’enseignement supérieur: l’École normale supérieure (ENS) et l’École nationale d’administration.
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Chiffres à l’appui, il démontre que cette décision ne touche que 1% des bacheliers, car seuls les majors des promotions avaient droit à une bourse d’études en dehors du pays. Lors de la session 2024, sur les 230.000 candidats, 27,23% ont décroché le BAC, un taux légèrement supérieur à celui de 2023 qui était de 25,73%.
Mohamed Dahmed rappelle le nombre d’universités et d’instituts créés au cours des 43 dernières années, à Nouakchott et dans les régions. Selon lui, ces établissements sont en mesure d’accueillir tous les bacheliers du pays.
En revanche, Bakari Gueye, homme de médias attentif aux questions touchant à l’éducation, réfute la thèse du gouvernement et parle d’une «mesure prématurée et injustifiée», qui va conduire vers une formation «au rabais». Il considère que le pays ne dispose pas des infrastructures universitaires nécessaires à la réalisation de l’ambition des autorités et manquent de ressources humaines et de la logistique appropriées. Bakari Gueye qualifie la décision d’«insensée» dans un monde devenu «un village planétaire.»