Si vous aimez les voyages, vous êtes comme Julie Nour. La jeune Marocaine fait partie de la nouvelle génération d’Africains déjà habituée à prendre son sac à dos et à partir à la conquête du continent et du reste du monde. Une quête sans fin de nouvelles personnes, de nouveaux paysages et de nouvelles façons de repenser le monde.
Une sensibilité à la nature et à la planète qui se lit sur le visage de la jeune dame qui nous a accueilli chez elle, dans la soirée du jeudi 23 novembre, avec sa famille ou plus exactement avec ses beaux-parents, belles- sœurs et son jeune époux. Oui, Julie qui a juré amour et fidélité à un Rwandais, il y a de cela un an, n’est plus un cœur à prendre. Sa passion pour le voyage l’a amenée dans ce foyer, à près de 8.000 kilomètres de son pays natal.
Etudiante en communication et science politique à Kigali, elle fait partie des rares Marocaines qui vivent au pays des mille collines pour des raisons autre que professionnelles. Pourtant, rien ne la prédestinait à cette union. Si le motif de son premier voyage au Rwanda relevait plutôt de l’activisme environnemental, au final le périple s’est transformé en une histoire d’amour.
«Après des études supérieures en Belgique aux côtes de mes parents, émigrés en Europe, je suis venue au Rwanda pour promouvoir l’écologie en Afrique car j’en avait marre qu’on parle de l’écologie uniquement dans les pays occidentaux», se rappelle-t-elle.
Séduite par le Rwanda
Une fois arrivée au Rwanda, elle tombe amoureuse du pays du premier regard et de ses habitants. Elle est séduite par un Rwandais, Tony Laurton Ngabire celui qui sera son mari quelques mois plus tard.
Au moment de la rencontre, ce dernier travaillait dans un hôtel en tant que cuisinier. Il était également guide touristique. Les tourtereaux sont d’abord amis et au bout de cinq mois, le Rwandais la demande en mariage. Ce qui fut fait un an plus tard.
Une union mixte sans anicroche. «Tout s’est bien passé. Mes parents sont venus assister à notre mariage et nos familles s’entendent très bien» confesse Julie pour laquelle le Rwanda ressemble plutôt à un vaste jardin où règne un calme et une sécurité qu’on retrouve nulle part ailleurs en Afrique. «A n’importe quelle heure, il est possible de marcher toute seule dans la rue pour une femme à Kigali sans que personne ne l’agresse ou la harcèle», nous dit-elle toujours l’air étonné alors que sa première visite dans le pays remonte à plusieurs années.
La jeune dame, qui a très vite retrouvé ses marques, s’apprête à monter sa propre entreprise dans le domaine du social management. Un défi qui n’effraye pas la Marocaine. Le Rwanda a instauré un climat des affaires propice aux investisseurs et à l’entrepreneuriat.
Selon la Banque africaine de développement, «La stratégie est ancrée sur deux domaines prioritaires qui se renforcent mutuellement: le renforcement de l’infrastructure physique pour améliorer les ressources productives, ainsi que la réduction des coûts commerciaux pour les entreprises, et l’amélioration des compétences et des capacités financières. Cela devrait favoriser le secteur privé et une croissance axée sur la productivité. » Celle-ci est alignée sur la Vision 2050 du pays visant «à établir une qualité de vie pour tous, des infrastructures modernes et la transformation des moyens de subsistance afin d’assurer la prospérité.»
Bien que bien établie en Afrique de l’est, la Nord-africaine ne peut s’empêcher de la nostalgie du Maroc. «Le Maroc me manque. L’ambiance, la chaleur humaine et surtout la gastronomie», conclut la jeune dame dans un fou rire.