«Les temps sont durs»: à Nouakchott, l’argent se fait rare, pas le mouton

Dans un marché de Nouakchott.

Le 13/06/2024 à 12h58

La fête de l’Aïd El-Kébir, célébrée lundi 17 juin, met à rude épreuve le budget de nombreux ménages. Dans cette saignée, le mouton n’est pas le seul à incriminer. La piété est la même, mais pas l’aisance financière.

Aïd El-Kébir, symbolisant la soumission d’Abraham à Allah, à qui il a ordonné le sacrifice de son fils, sera célébré en Mauritanie lundi prochain. En attendant, les pères de familles se débrouillent comme ils le peuvent pour assurer les colossales dépenses qu’occasionne cet évènement. La piété est la même, mais pas l’aisance financière;

Omar Sall, marchand ambulant, avoue que «les temps sont extrêmement durs. Je dois acheter le mouton, les habits pour madame et les enfants, mais l’argent est rare. Nous sommes confrontés à une situation très compliquée».

Mamadou Thiam, commerçant dit ignorer l’origine de la crise, «traditionnellement, à l’approche de la fête de Tabaski, le marché est très animé. Mais, cette année, ce n’est pas le cas. Je ne sais pas si ce constat est lié à une crise au niveau national ou international. Toutefois, en fidèles musulmans, nous trouverons les moyens de faire face aux dépenses. Nous remercions Allah, le tout puissant, pour tous ses bienfaits», une résignation qui permet de ne voir que le bon côté des choses.

Baba Mangassa, père de famille, déplore le coût très élevé de la vie et une crise économique aigüe. Une situation difficile, mais à laquelle il entend faire face, en assurant à toute la famille les cadeaux traditionnellement liés à la fête.

Enfin, Papa Traoré explique «les denrées et le bétail pour le sacrifice sont disponibles, mais il n’y a pas d’argent. Le coût de la vie est trop élevé. Une situation en dépit de laquelle nous sommes obligés de payer le mouton du sacrifice, les habits pour femme et enfants».

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 13/06/2024 à 12h58