Dès l’aube du samedi 16 août, les visiteurs ont afflué vers les étals colorés où créativité et savoir-faire locaux dialoguaient. En toile de fond de cette effervescence: une mission fédératrice portée par Christine Nyang, initiatrice de l’événement. «Le concept vise à établir un réseautage entre les femmes. Se connaître entre nous en écoulant nos produits», explique-t-elle, soulignant l’ambition collective derrière cette foire commerciale.
Identité culturelle en étoffes
Parmi les stands les plus animés, celui d’Ibikum Embiandate captivait par ses tissus africains aux motifs éclatants. «Nous faisons la promotion du pagne africain et du tissu Wax qui font partie de notre identité africaine», affirme-t-elle, entourée de pièces uniques où tradition et modernité s’entremêlent.
Quelques mètres plus loin, Sonia Eyegue, fondatrice de la Maison des bijoux en acier, saisit l’opportunité pour créer du lien tangible avec sa clientèle. Après une première participation réussie, elle présentait ses nouvelles créations métalliques. «Pour moi c’est l’occasion de rencontrer physiquement mes clientes. J’ai une boutique en ligne, je ne les connais pas toutes», confie-t-elle.
Écologie et production locale
L’engagement pour le «made in Gabon» trouvait aussi écho chez Loubna Bousmik. Derrière son étal de produits ménagers Éco Propre– fabriqués à base d’alcool local et d’acide citrique–, la fondatrice d’origine marocaine portait un message audacieux. «J’ai constaté que sur le marché gabonais la plupart des produits sont importés. On a envie que ça change. Que l’on fabrique localement pour ensuite exporter vers les autres», déclare-t-elle, incarnant la montée en puissance d’une consommation responsable.
Entre wax flamboyant, bijoux minimalistes, détergents écoresponsables et cosmétiques aux recettes séculaires, cette édition a confirmé la vitalité des entrepreneures africaines et gabonaises en particulier. Plus qu’un vide-dressing, l’événement s’impose comme un laboratoire d’innovation culturelle et économique – prouvant que l’avenir artisanal du continent s’écrit au féminin. Prochaine édition prévue en août 2026.