Mali: des leçons de patriotisme désormais dispensées dans les écoles

La nécessité d'enseigner les langues maliennes à l'école est un thème récurrent depuis l'indépendance du pays en 1960.. AFP or licensors

Le 14/01/2023 à 12h50

VidéoLes autorités de la Transition maliennes ont instauré depuis vendredi dans les écoles des leçons d’esprit patriotique et de souveraineté nationale pour former de futurs citoyens africains rompus aux valeurs qui font les fondements d’une nation souveraine.

Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a assisté à la première « leçon modèle » dispensée à des dizaines d’élèves au Lycée technique de Bamako, dans la même salle où a été proclamée l’indépendance le 22 septembre 1960, a rapporté le ministère de l’Education nationale sur sa page Facebook. D’autres ministres et officiels ont suivi le même cours dans la capitale et dans d’autres villes.

Cette leçon préludait à la nouvelle « journée nationale de la souveraineté patriotique » prévue aujourd’hui samedi. Elle a été instituée par le chef de l’Etat malien, le colonel Assimi Goïta, très populaire dans son pays et parmi la jeunesse africaine.

Des Maliens avaient manifesté en masse ce jour-là contre les mesures de rétorsion infligées au Mali, cinq jours auparavant, par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour sanctionner le projet des militaires de rester au pouvoir jusqu’à cinq années supplémentaires. La junte assure que des millions de Maliens se sont alors mobilisés dans le pays et à l’étranger.

Depuis, les colonels ont pris l’engagement, sous la pression, de céder la place aux civils élus en mars 2024. Mais ces militaires attribuent aux manifestations du 14 janvier 2022 le statut d’acte fondateur de résistance populaire aux pressions extérieures.

La junte s’est par ailleurs détournée de l’allié français et de ses partenaires et s’est rapprochée, militairement et politiquement, des Russes. La défense de la souveraineté imprègne quasiment tous les discours officiels.

Le Mali subit depuis 2012 la propagation jihadiste et une profonde crise multidimensionnelle, politique, économique et humanitaire. Les autorités affirment avoir inversé la tendance sécuritaire depuis 2022 et avoir acculé les jihadistes à la fuite et à la défensive à travers le pays.

Cependant, un rapport de l’ONU, présenté mardi, parle au contraire de dégradation continue.

Les autorités avaient initialement prévu un rassemblement samedi à Bamako pour la journée de la «souveraineté retrouvée», mais ont décidé son report en invoquant des raisons de sécurité. Le gouvernorat de la région de Tombouctou (nord) a également annoncé l’annulation d’un rassemblement prévu samedi, dans un communiqué publié vendredi.


Par Le360 Afrique
Le 14/01/2023 à 12h50