Oumeya Ould Albakaye et Dadi Ould Cheghoub, tous deux membres de l’Etat islamique dans le Grand Sahara (ISGS), ont été libérés ces derniers jours et ramenés par avion de Bamako à la région de Gao (nord), a déclaré le responsable de sécurité.
Un des responsables politiques, un élu de Gao, a lui indiqué qu’au moins trois jihadistes ont été ramenés de Bamako en avion militaire.
Ces libérations ont eu lieu dans le cadre d’un échange de prisonniers, selon les trois sources.
Une quatrième, un autre responsable de sécurité, a précise qu’un «geste» avait été fait pour «protéger les vies de nos compatriotes en danger de mort», affirmant que jusque là, les autorités maliennes n’avaient «jamais libéré de jihadistes pour avoir (la) paix dans le nord du Mali».
Oumeya Ould Albakaye, expert en explosifs, avait été capturé par des forces françaises en juin 2022, avant que Paris ne finisse de retirer ses troupes du pays en août.
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Selon une source sécuritaire qui a souhaité rester anonyme, Oumeya Ould Albakaye avait un temps été vu comme un possible successeur de l’ancien chef de l’ISGS Adnan Abu Walid al-Sahrawi, tué par les forces françaises en août 2021.
Commandant des forces de l’ISGS dans les régions de Gourma au Mali et d’Oudalan au Burkina Faso voisin, il est selon l’armée malienne responsable de nombreuses exactions contre les civils des deux côtés de la frontière.
Le Mali est en proie depuis 2012 à une crise sécuritaire profonde, nourrie par des groupes jihadistes et séparatistes ou proclamés d’autodéfense. Partie du nord, elle s’est propagée au centre du pays et au Burkina Faso et au Niger voisins.
L’insatisfaction de la population face à l’incapacité des gouvernements à rétablir la sécurité a favorisé deux coups d’Etat militaires 2020 et 2021. La junte au pouvoir a depuis rompu ses liens de longue date avec l’ancienne puissance coloniale française pour se tourner notamment vers la Russie.