Depuis le lancement par le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, du processus de digitalisation des moyens de paiement et des services publics de l’État, la digitalisation est en marche et touche presque tous les secteurs.
Désormais, il est aujourd’hui possible de payer via son téléphone mobile des services tels que la carte d’identité, les contraventions de police et les actes d’État civil. Une digitalisation très appréciée par la population et qui permet aux autorités de lutter contre les déperditions de documents et la corruption. La digitalisation garantit également une meilleure traçabilité des actions administratives en renforçant la transparence et la responsabilité.
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Madina Coulibaly, une Bamakoise venue à la mairie de la commune V pour établir son acte de naissance a été surprise du mode de paiement au niveau de la mairie. Elle n’est plus obligée de disposer de billets de banque, un simple clic sur son portable suffit désormais pour s’acquitter des frais et c’est «efficace et sécurisé».
Madina fera certainement des émules dans un pays qui comptait, en 2022, plus de 26 millions d’abonnés à la téléphonie pour un taux de pénétration de 119 % selon l’Autorité malienne de régulation des télécommunications, des TIC et des postes. A la même époque le Mali était peuplé de 22,5 millions d’habitants.
Et la digitalisation a encore de la marge. Dans une première étape, les documents numérisés de l’administration sont, les actes de naissance, de décès, de mariage au niveau des maries et le certificat de nationalité, le casier judiciaire, entre autres, au niveau des tribunaux.
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Pour le dernier document qui ne coûte que 750 FCFA, les usagers étaient obligés de parcourir plus de 1000, voir 2000 km pour avoir ce précieux document au moment des concours ou des recrutements.
Avec la digitalisation de l’administration, c’en est fini ce calvaire. Adama Konaté, 3ème adjoint au maire de la commune V de la capitale, explique que le système de digitalisation de l’administration est un système de recouvrement informatisé. Il précise que ce n’est plus le recouvreur ou l’agent administratif de la mairie qui reçoit de l’argent, encore moins le régisseur de la mairie, mais plutôt le Trésor public à travers les opérateurs Orange-Mali et Malitel.
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À en croire, le directeur national de l’Économie numérique, Abdoul Kader Ky, au ministère des Finances, il y a beaucoup de services financiers qui ont leur procédure interne digitalisée comme le paiement des droits de douane et des impôts «aujourd’hui des services complètement numérisés.»
Abdoul Kader Ky rappelle que la ministre de l’Équipement et des transports, Dembélé Madina Sissoko, avait fait savoir que les recettes au niveau d’un point de péage sont passés de 14 millions à près de 40 millions de francs CFA par jour.
Le fonctionnaire conclut en disant que le Mali a beaucoup à gagner en digitalisant son administration pour sécuriser les démarches administratives, augmenter les recettes de l’Etat et lutter contre la corruption sous toutes ses formes.