A l’instar des autres capitales des pays de la sous-région, le loyer est élevé à Bamako. Une situation qui fait grincer les dents de bamakois qui s’en plaignent. Seydou Traoré est enseignant. Il habite une maison louée à 60.000 FCFA, un montant qu’il estime élevé. Comme beaucoup de ses concitoyens, il est obligé d’assurer des cours privés et des cours à domicile pour pouvoir joindre les deux bouts et ainsi s’acquitter du montant du loyer.
Beaucoup d’habitants de Bamako vivent la même situation. Les Bamakois étant souvent des locataires, cela entraîne une forte demande de logements en location alors que l’offre d’habitat ne suit pas. A ce sujet, Annuaire sur le Financement du Logement en Afrique rapporte que «le Mali connaît une urbanisation rapide avec un taux d’urbanisation de 44% et un taux de croissance de la population urbaine de 4.7% en 2020. Cette urbanisation rapide continue de créer un déséquilibre entre l’offre et la demande de logements. Selon le ministère des Affaires Foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat, 95% de la population de Bamako désirent accéder à un logement. L’offre de logement abordable du gouvernement et du secteur privé reste insuffisante et l’auto-construction représente 75 % du parc immobilier malien».
Le déséquilibre entre l’offre et la demande de logements entraîne inéluctablement une hausse du coût du loyer dans la capitale. Une situation qui saigne les habitants dont de nombreux fonctionnaires.
Reste que pour contre Youssouf Togola, promoteur d’agence immobilière, le prix du loyer à Bamako dépend du quartier dans lequel le locataire veut demeurer. Et pour les propriétaires, si le coût du loyer se justifie par ceux de la construction et de l’inflation, les propriétaires avancent aussi l’impact négatif des impôts sur le foncier qui grève leur revenu de location.