Au Mali, depuis quelques mois, les délestages sont le quotidien des administrations, des ménages et de nombreux petits métiers. A l’approche de l’Aïd El-Kébir, ou Tabaski, célébré à la mi-juin, les couturiers sont particulièrement frappés par les coupures intempestives d’électricité forçant leurs machines à l’arrêt. C’est pendant cette période qu’ils réalisent l’essentiel de leur chiffre d’affaires. Les commandes affluent de la part d’une clientèle qui veut se mettre sur son trente-et-un.
Afin de faire face à ces coupures d’électricité et pour ne pas perdre leurs clientèles, de nombreux tailleurs ont décidé d’investir dans des installations solaires.
Mohamed Bamba et Morignouma Koné, tailleurs, sont de ceux-là. Et qu’importe si cette option soit coûteuse. Ils estiment que le solaire est une solution durable face aux caprices de l’électricité et à la crise énergétique structurelle que connaît le Mali.
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Avec environ 300.000 FCFA, ils ont payé tout l’équipement nécessaire à leur activité et travaillent sans interruption à la satisfaction de leurs clients et des fournisseurs de panneaux solaires.
Nos deux couturiers s’approvisionnent auprès de Bakari Koné qui voit affluer dans son commerce à Bamako tous ceux qui disposent d’un peu de moyens et qui souhaitent migrer vers le solaire. Un choix onéreux mais rentable à long terme.
Selon lui, le succès des installations à énergie solaire a fait chuter les prix qui étaient hors de la portée des bourses modestes. Actuellement, le prix d’un panneau solaire de 250 MW est de 30.000 FCFA.
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Face aux délestages chroniques liés aux difficultés d’importation de carburants pour faire fonctionner les centrales thermiques, les autorités ont compris la nécessité d’aller vers les énergies renouvelables en lançant, vendredi 24 mai 2024, les travaux d’une centrale solaire photovoltaïque d’une capacité de 200 mégawatts à Sanankoroba, une banlieue de Bamako. Les travaux, d’un montant de plus de 200 millions d’euros, devraient durer une année.