Même fortement concurrencées par les tricycles, les charrettes continuent de rendre de fiers services aux habitants de la capitale. Certains Bamako utilisent encore cet engin à deux roues tracté le plus souvent par un âne pour transporter les déchets solides vers la décharge municipale.
A l’origine de cette longévité, nul secret: derrière chaque charrette, se trouve un artisan qui a hérité de ce savoir-faire. Baba Ballo ne dissimule pas sa fierté d’en faire partie «depuis près de vingt».
Pour la fabrication de la charrette, il a besoin de bois, de fer, de pneu et d’écroues.
Une fois ces matériaux réunis, Baba Ballo dit pouvoir fabriquer une charrette «en mois de trois heures. Je fabrique deux modèles de charrette, l’une en bois que je vends à 130.000 fcfa et l’autre en fer à 135.000 fcfa».
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Sûr de sa technique, il dit être «en mesure de produire plusieurs unités par jour en fonction des commandes».
Il ajoute «ce métier est un héritage. J’exerce ce métier depuis près de vingt ans, c’est un métier noble qui me permet de subvenir aux besoins de ma famille bien que le secteur soit aujourd’hui confronté à certains défis, telle la rareté de la clientèle et l’augmentation des prix de la matière première».
Pour sa part, Alpha Oumar Sow, apprenti fabricant de charrette, explique que «la fabrication de charrette est souvent perçue comme un métier uniquement réservé aux forgerons. Mais, moi j’exerce cette profession en tant que peulh depuis trois ans».
Selon lui, «la fabrication de charrette est un métier à valoriser d’autant plus que la plupart des matières premières proviennent du Mali. J’exhorté les hautes autorités à s’intéresser au secteur de fabrication de la charrette».
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Enfin, Moussa Sow dira que «choisir ce métier revient à suivre la carrière familiale. Depuis mon jeune âge, je travaille sous la supervision de mon grand frère que je considère comme mon patron. J’apprécie notre collaboration; car je suis parvenu à un stade où je peux désormais fabriquer moi-même une charrette», conclut-il.
