Créée en 2018 par l’association Karama, l’école de l’île Dialagoun en plein cœur de la capitale du Mali accueille les élèves de la 1ère à la 6e année du primaire. Son autre particularité, cette école intègre les savoirs locaux et des activités de protection de l’environnement à l’image de sa ferme pédagogique.
Victime de son emplacement géographique, cet établissement scolaire est frappé de plein fouet ces deux dernières par les inondations, conséquences du changement climatique.
Au moment où les autres écoles préparent activement la rentrée des classes, les administrateurs et parents d’élèves de l’école de l’île Dialagoun sont très inquiets par l’évacuation des eaux pluies afin de démarrer l’année scolaire en même temps que les autres écoles.
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Broulaye Konaté, directeur de l’école se dit «triste de voir l’école inondée pour la deuxième année consécutive. L’année dernière l’école a été inondée de la même manière provocant l’ajournement de la rentrée scolaire». Il ajoute que «pour l’instant, nous avons adressé une lettre à la hiérarchie pour expliquer la situation qui prévaut en ce moment au niveau de l’école Karama, cela en vue de trouver une solution idoine au problème».
Le pays craint de connaître les mêmes inondations que celles de 2024 qui avaient poussé les autorités à déclarer l’état de catastrophe nationale. «La pluviométrie éprouvante de 2024 a entrainé 729 cas d’inondation, 47.306 maisons effondrées, 2.915 greniers et magasins détruits, plusieurs milliers de têtes de bétail emportées et des centaines de milliers de terres agricoles perdues, affectant 88.083 ménages» avait fait savoir la ministre de la Santé et du Développement social.
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Mohamed Touré, enseignant à l’école Karama, explique que «l’école est victime de sa situation géographie, sur une île. C’est triste de voir l’école dans cet état à moins d’une semaine de la rentrée scolaire. Je ne suis pas certain que la rentrée scolaire sera effective au niveau de l’école sans le retrait total de l’eau de pluie».
Le climat du Mali est caractérisé par une période humide de quatre à trois mois concentrée sur une seule saison entre juin et octobre. «Les événements climatiques extrêmes ont changé en fréquence et/ou en intensité au cours des 50 dernières années. En Afrique de l’Ouest, des inondations dévastatrices, des sécheresses, des tempêtes, des changements soudains de températures, se sont produits de façon répétée» selon l’étude intitulée «Les changements climatiques au Mali et impacts».
A l’école de l’ile, c’est donc la désolation. Pour sa part, Amadou Coulibaly, président de l’association des parents d’élèves de l’école île Dialagoun «il est véritablement désolant de constater l’état actuel de l’école. Les parents d’élève sont impuissants et doutent que la reprise des cours ait lieu au même moment que les autres écoles». Il conclut en disant «nous ne pouvons compter que sur le concours de l’Etat et des bonnes volontés» pour faire face à cette situation complexe.
Insulaires, ces enfants suivent, en plus du programme public, un enseignement qui se réfère à leur milieu naturel dont ils apprennent les fondements, la manière de le respecter. Les enfants apprennent aussi la façon de transmettre, par les récits, les savoirs locaux.