Agripreneur, Alassane Doucouré s’approvisionne auprès de Youssouf Bagayoko, que tout le monde à Bamako appelle Flani. «Je fais mes achats chez Flani. Ce qui est intéressant chez ce pépiniériste, c’est sa longue expérience en agronomie». Et aussi sa fibre écolo.
Convaincu de faire de bonnes affaires, Allassane prend 100 pieds d’oranger pineapples, cette variété d’agrumes venue d’Amérique du Sud et dont le goût rappelle celui de l’ananas. «Les orangers pineapples sont une variété rare à Bamako et qui peut donner deux à trois cueillettes de fruits par saison», explique l’agriculteur.
Son fournisseur, Youssouf Bagayoko opère dans ce domaine depuis trois décennies «actuellement, je gère une pépinière de 500.000 plants dont 500 de variétés rares ou importées des Philippines et de Thaïlande».
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C’est grâce aux réseaux sociaux qu’il entre en contact avec des exportateurs de plants de pommier, de vigne, d’oranger, d’olivier et de figuier. «Les plants importés du Maroc sont vendus entre 8.000 et 10.000 FCFA le pot tandis que pour les plants qui proviennent d’Asie les prix commencent à partir de 20.000 FCFA».
Heureusement qu’à Bamako, ce ne sont pas les mains vertes qui font défaut, ce qui arrange les affaires de l’agronome qui reconnait que «bien que les variétés que je vends soient peu connues du grand public, la demande reste satisfaisante surtout parmi les passionnés des végétaux exotiques et rares».
La rencontre avec ce pépiniériste bamakois se termine sur une note un tantinet philosophique, mais qui tient plus du bon sens paysan «notre écosystème est en péril du fait que nous abattons plus d’arbres que nous n’en plantons. Les horticulteurs qui disposent de plants et de connaissances peuvent contribuer à la reforestation du pays.»
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Et il n’a pas tort. Selon le système interactif de surveillance et d’alertes des forêts Global Forest Watch «en 2020, le Mali possédait 6,93 millions d’hectares de forêt naturelle, s’étendant sur 5,5% de sa superficie. En 2024, le pays a perdu 26.400 hectares».