Mauritanie: la raison de l’explosion des prix des puces téléphoniques

Puces de cartes téléphoniques.

Le 09/06/2023 à 08h02

VidéoLes prix des puces téléphoniques de tous les opérateurs télécoms présents en Mauritanie ont enregistré des hausses vertigineuses et ont été multipliés par 6 et parfois même par 7 d’un coup.

Les opérateurs télécoms opérant en Mauritanie, Mauritel filiale de Maroc Télécom, Mattel une société à capitaux mauritano-tunisiens, et Chinguittel filiale de Sudatel du Soudan ont procédé à des augmentations conséquentes du prix de leurs des puces.

Les prix de celles-ci sont ainsi passées de 100 à 600 voire 700 ouguiyas, selon les opérateurs. Une hausse brutale et très forte qui déroute les usagers.

A l’origine de cette situation, le retrait des machines avec lesquelles les vendeurs, en majorité des femmes, enregistraient l’identité des clients et qui permettaient aux usagers d’acquérir les puces sans se déplacer aux agences d’un des trois opérateurs téléphoniques présents en Mauritanie.

Un retrait qui semble s’expliquer par la volonté des autorités à mieux surveiller l’identité réelle des usagers des puces téléphoniques. Une mesure qui s’est traduite par la perte de nombreux emplois.

Mariam Niasse, une des opératrices exerçant cette activité explique que son activité est à l’arrêt depuis près de trois mois. Avant, je réalisais des recettes journalières allant de 1.000 à 1.500 ouguiyas, grâce aux appareils d’enregistrement fournis par les opérateurs.

«Nous sommes plus de 300 jeunes, en majorité des filles et des femmes, dont l’activité est impactée par les mesures de retrait des appareils d’enregistrement de la part des compagnies de téléphonie», renchérie Mariam mint Amar, opératrice dans le secteur.

Reste que cette décision des autorités trouve des échos favorables chez certains Mauritaniens qui estiment que certains opérateurs en charge d’enregistrer les nouveaux clients n’y mettaient pas la rigueur nécessaire alors que la sécurité du pays en dépend.

C’est le cas de Omar ould Ahmed qui trouve normal le retrait des appareils d’enregistrement par les opérateurs, qu’il explique par des soucis de sécurité et ce depuis l’évasion de la prison d’individus condamnés pour terrorisme, en mars dernier.


Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 09/06/2023 à 08h02