«Mon fils est au ciel»: 5 ans après son décès, DJ Arafat et son coupé-décalé toujours vivants dans le cœur des Ivoiriens

Le cercueil de DJ Arafat quittant le stade Félix Houphouet-Boigny à Abidjan, à l'issue de ses funérailles le 31 août 2019

Le cercueil de DJ Arafat quittant le stade Félix Houphouet-Boigny à Abidjan, à l'issue de ses funérailles le 31 août 2019. AFP or licensors

Le 17/08/2024 à 09h00

VidéoCinq ans après son décès, les statistiques sur les plateformes témoignent de la popularité qui n’a pris aucune ride de DJ Arafat, la star du coupé-décalé: plus de 20 millions de streams sur Spotify, plus de 28 millions sur Boomplay et près de 305 millions de vues sur YouTube.

Ils étaient nombreux à se recueillir devant la stèle érigée en l’honneur de l’artiste sur le lieu où DJ Arafat a percuté une voiture alors qu’il faisait de la moto à Abidjan.

La commémoration de la mort de DJ Arafat, le 12 août de chaque année, attire chaque année des milliers de fans, surnommés les «Chinois», qui affluent vers le lieu du drame. Ce rassemblement se déroule autour de la stèle érigée en son honneur, devenue un lieu de pèlerinage.

Les rues environnantes se transforment en une mer de t-shirts à l’effigie du défunt artiste, créant une atmosphère à la fois festive et de recueillement. Ce jour est devenu pour eux une date aussi mémorable que le 11 mai pour les adeptes de Bob Marley, symbolisant un hommage sincère, et profond à une légende de la musique.

Chaque journée du 12 août rappelle à tous la profondeur de son influence et l’affection que ses fans lui portent. Les célébrations, comprenant concerts, danses et hommages personnels, sont un vibrant hommage à un artiste dont l’héritage continue d’inspirer et de fédérer.

Pour ses admirateurs, DJ Arafat reste une icône vivante, symbole d’une culture vibrante et d’une musique qui transcende le temps et les frontières. Cinq années après sa disparition, l’artiste bat encore des records d’écoute sur différentes plateformes. Selon la fondation qui porte son nom, ses chansons ont été écoutées plus de 20 millions de streams sur Spotify, plus de 28 millions sur Boomplay et enregistré près de 305 millions de vues sur YouTube.

DJ Arafat, élevé à titre posthume Officier dans l’Ordre du Mérite culturel ivoirien, «Commandant Zabra» ou encore «Daîshikan», est un artiste aux multiples sobriquets qui a fait connaître le coupé-décalé au-delà des frontières de la Côte d’Ivoire.

Malgré les années qui passent, leur amour pour le roi du coupé-décalé ne prend aucune ride. Plusieurs dizaines d’entre eux, en majorité des adolescents, après le recueillement au cimetière de Williamsville, se sont retrouvés dans la soirée sur le site de l’accident où est morte la star ivoirienne.

«J’ai organisé une marche blanche à la mémoire de mon fils. J’invite les fans au soutien dans le respect et le calme. Vous voyez qu’il pleut aujourd’hui, un lundi, ce qui n’est pas fréquent. Cela signifie que mon fils est au ciel», a déclaré Tina Glamour, mère du défunt.

Malgré la présence des forces de l’ordre aux pieds du portrait de DJ Arafat dressé en ce lieu, ces jeunes ont repris en chœur quelques tubes de l’artiste.

Le coupé-décalé, genre qu’il a popularisé, reste une partie intégrante de la scène musicale moderne, témoignage de son immense contribution à la culture musicale. Ses chansons, empreintes de rythmes endiablés et de paroles percutantes, sont toujours présentes dans le quotidien de ses fans, prouvant que son héritage musical perdure.


Par Emmanuel Djidja (Abidjan, correspondance)
Le 17/08/2024 à 09h00