«Mon nom, mon identité, mon droit»: au Cameroun, un premier forum des maires pour l’inscription à l’état civil

Inscription à l’état civil au Cameroun

Le 28/04/2024 à 15h11

VidéoLe Cameroun compte actuellement 7.000 citoyens sans acte de naissance. Il s’agit de personnes âgées et surtout d’enfants dont 1.500 sont scolarisés. Le gouvernement et son partenaire le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (Unicef) ont lancé une campagne de sensibilisation pour l’inscription à l’état civil qui s’étale jusqu’en novembre 2024.

D’après l’Enquête Démographique et de Santé du Cameroun de 2018, malgré les efforts accomplis pour augmenter le taux d’enregistrement des naissances des enfants, seuls 62% d’enfants de moins de 5 ans ont été enregistrés à l’état civil. Les taux les plus bas sont dans les régions de l’Est (42%), l’Extrême-Nord (49%) et le Nord (49%). Ces trois régions sont les régions dans lesquelles les populations sont encore trop attachées à certaines pratiques culturelles.

Sept mille personnes sont sans actes de naissance, un document qui donne droit à la nationalité. Ces personnes sont alors privées de leurs droits civiques et politiques. Pire, 1.500 parmi elles sont des élèves et nombreux courent le risque de ne pas participer aux examens officiels de cette année scolaire 2023-2024.

C’est fort de ce constat que le gouvernement avec l’appui financier du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (Unicef), a initié une vaste campagne de sensibilisation sur l’ensemble du territoire national. Une campagne précédée du premier forum national des maires des communes d’arrondissement sur l’enregistrement universel des naissances. Forum tenu les 26 et 27 avril 2024 au palais des congrès de Yaoundé avec pour objectif principal d’obtenir l’engagement des maires à soutenir davantage l’enregistrement des naissances dans leurs communes respectives afin de contribuer à une augmentation significative du taux d’enregistrement des naissances au Cameroun. Au terme de cette campagne, 10 meilleurs communes seront récompensées.

Il faut mentionner qu’au-delà de certaines pratiques culturelles, plusieurs pesanteurs entravent le bon déroulement des enregistrements des naissances dans le pays. L’on peut citer entre autres les difficultés liées à la coordination des programmes et activités sur l’état civil, l’éloignement des centres d’état civil, l’insuffisance quantitative et qualitative du personnel, l’usage des registres non officiels et des coûts élevés des actes de naissance quand bien même la législation prévoit la gratuité. Et la liste est longue.

Le Cameroun, résolument tourné vers l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement, entend entreprendre des batteries de mesures pour que chaque enfant ait son acte de naissance.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 28/04/2024 à 15h11