Niamey: sur le chemin de l’école, les recettes des commerçants prennent des couleurs

Un mini-car transportant des élèves à Niamey.

Le 29/11/2024 à 08h58

VidéoPour beaucoup de commerçants, les affaires ont repris leur cours après qu’élèves et enseignements ont rejoint les salles de classe. Les leçons, c’est bien connu, ça donne faim aux élèves souvent obligés de prendre un transport public pour aller à l’école. Initialement prévue le 2 octobre, la rentrée a été repoussé au 28 octobre en raison des inondations et l’occupation des écoles par des personnes déplacées.

Dans son restaurant situé aux abords d’un établissement scolaire, Abdoulwahab Issifou constate avec une satisfaction affichée la hausse de sa recette quotidienne. Et pour cause: les près de 4,5 millions d’élèves et leurs 1.000 enseignants, qui ont repris le chemin des écoles, sont autant de clients potentiels. Et les leçons, ça donne faim, «pendant les vacances, les affaires étaient moroses car seuls les habitants du quartier venaient au restaurant. Mais la rentrée scolaire a fait boosté la demande au point où nous avons dû augmenter la quantité des plats servis. Nous avons également prévu quelques spécialités dont raffolent les écoliers pendant la récréation», se réjouit derrière son tiroir-caisse le restaurateur ravi de voir son chiffre d’affaires reprendre des couleurs après l’interruption due aux inondations. Durant l’été les pluies diluviennes affecté l‘ensemble des huit régions du pays. Ces intempéries ont fait une centaine de morts, coupé les routes et détruit plus de 15.000 habitations et une quarantaine de salles de classe.

On comprend alors qu’Abdoulwahab ne soit pas le seul à se frotter les mains, le déluge passé. La reprise des cours fait les affaires de différents commerces et de prestataires de services. C’est le cas du secteur de transport en commun, qui constitue le principal moyen utilisé par les élèves pour se rendre à l’école. «On remarque un véritable changement dans notre activité avec la rentrée scolaire. Les clients ne manquent pas notamment au petit matin et vers 14 heures à la sortie de l’école», explique Mahamadou Adamou, chauffeur de Faba-Faba, un mode de transport qui dessert surtout les quartiers périphériques éloignés.

«Avec la rentrée scolaire, la recette journalière est garantie. Il suffit juste de s’armer d’un peu de courage. Personnellement, je peux transporter jusqu’à 50 élèves par jour», ajoute Moussa Sallah, conducteur de Taxi à Niamey. Au Niger, l’année scolaire s’étend jusqu’au mois de juin, une opportunité pour ces opérateurs économiques de faire le plein de leurs poches en attendant la période des grandes vacances.

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 29/11/2024 à 08h58