Niger: de la friture sur la ligne entre les opérateurs télécoms et les usagers

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Le 08/09/2024 à 09h59

VidéoLa mauvaise qualité des services et les tarifs des forfaits qu’offrent les opérateurs sont pointés du doigt par une écrasante majorité des utilisateurs de la téléphonie mobile. Depuis quelque temps, les appels au boycott des opérateurs télécoms se multiplient. Le Niger comptait, au troisième trimestre 2023, 16 millions d’abonnés aux services de téléphonie mobile pour un taux de pénétration de 62,1%.

Comme plusieurs citoyens, Djibo Yahaya déplore la cherté des tarifs Internet, des appels téléphoniques ainsi que la mauvaise prestation des services offerts par les opérateurs téléphoniques installées au Niger. «J’ai arrêté carrément de souscrire aux forfaits Internet, car je me suis rendu compte que non seulement c’est cher, mais aussi et surtout que le service n’est pas toujours fiable notamment dans certaines zones à Niamey». Airtel Niger, Moov Africa Niger, Zamani et Niger Telecom se partagent le marché des télécommunications et d’Internet.

Cet autre usager est partisan du boycott, manière de faire pression sur les opérateurs, comme l’avait fait en janvier 2023 l’Autorité de régulation de la communication électronique et de la Poste qui avait appelé les opérateurs télécoms à baisser leurs tarifs face à la gronde suite à la mise en place de prix planchers, «j’appelle mes concitoyens à boycotter Internet comme je suis entrain de le faire jusqu’à ce que cela s’améliore», explique Moustapha Laouali, un habitant de Nimey.

Le Niger comptait, au troisième trimestre 2023, 16 millions d’abonnés aux services de téléphonie mobile pour un taux de pénétration de 62,1%, d’après les statistiques de l’Autorité de régulation de la communication électronique et de la Poste. Le pays comptait également 8,06 millions d’abonnés aux services Internet, soit 31% de la population.

Mais depuis quelques temps, ne semblent satisfait ni des tarifs ni de la qualité des services, «on arrive à peine à souscrire à un forfait de 1.000 fcfa ou 500 fcfa, et tout à coup on reçoit un message d’avertissement qui nous signale qu’on est presque au bout de notre forfait», ajoute Hadiza Abdou, citoyenne nigérienne.

Les associations de défense des droits des consommateurs sont à pied d’œuvre afin d’obtenir une amélioration de la qualité des services des télécommunications. «L’Autorité de régulation de la communication électronique et de la Poste a mis en place un comité national qui travaille actuellement sur les questions liées à cette situation. Je suggère alors aux consommateurs de faire preuve de patience», explique Mamane Nourri, président de l’Association de défense des droits des consommateurs.

Gros paradoxe, le Niger occupe pourtant la deuxième place sur la liste des pays qui possèdent les tarifs internet les moins chers dans la sous-région.

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 08/09/2024 à 09h59