Si la démographie croît de façon exponentielle, c’est simplement parce que l’écrasante majorité des familiale est défavorable au planning des naissances. Malgré les années, c’est un sujet qui ne prend aucune ride et continue de diviser.
«Des enfants sont abandonnés par des parents qui ont fui leurs responsabilités mais qui font des enfants chaque année», déplore Issa Abdou, un habitant de Niamey qui ne mâche pas ses mots et pointe la responsabilité des adultes.
Au Niger, en dépit des politiques d’espacement des naissances engagées par les autorités sanitaires du pays, le taux d’accroissement annuel de la population est supérieur à 3%. Or, le taux de croissance à partir duquel on parle de «démographie galopante» est de seulement 2,1%.
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En plus des problèmes du chômage des jeunes, du logement et de la scolarisation, une telle croissance démographique impacte négativement la santé des mères.
En aout dernier lors d’un atelier organisé à Niamey par le Fonds des Nations Unies pour la population, le professeur Madi Nayama, directeur général de la Maternité Issaka Gazobi de Niamey a rappelé que le taux de mortalité dépasse encore 400 pour 100.000 naissances vivantes, d’où «l’importance de l’espacement des naissances pour promouvoir la santé des mères et des enfants.»
Ces arguments scientifiques se heurtent aux convictions religieuses. «En tant que fidèle musulman, je refuse qu’on applique des loi qui sont contre notre religion. Faire le maximum d’enfants va accroître la oumma islamique et c’est notre souhait», pense Malam Issa.
Que pensent alors les leaders religieux sur ce sujet qui devient de plus en plus polémique au Niger?
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«Limiter les naissances est interdit en islam, mais planifier ou espacer les naissances ne l’est pas. Un verset parle bien de l’allaitement naturel et recommande aux mères de donner le sein à leur bébé pendant deux années. C e qui revient à espacer les naissances», explique le leader religieux cheikh Oumarou Bachir.
La population du Niger est estimée à 28,1 millions d’habitants en 2025 contre 17,74 millions en 2012. Malgré les efforts des différents gouvernements qui se sont succédé, cette croissance démographique reste exponentielle et pèse sur le développement socioéconomique du pays.





