Depuis de nombreuses années, Ousmane Mamadou Arima, docteure en pharmacie a élargi son horizon en revêtant une deuxième casquette, celle des plantes médicinales.
«Je suis phytothérapeute, parce que j’utilise principalement les plantes médicinales pour soigner les malades. Mais comme j’ai également été initiée à la médecine traditionnelle par ceux qui en possèdent le savoir, on peut alors me qualifier de tradipraticienne. La médecine traditionnelle est un savoir qui se transmet de génération en génération», témoigne-t-elle.
Le témoignage d’Ousmane Mamadou Arima s’inscrit en droite ligne de la vision de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a instauré en 2002 la Journée africaine de la médecine traditionnelle. «Depuis des siècles, la médecine traditionnelle constitue une source de soins de santé fiables, acceptables et accessibles à un coût abordable pour les populations africaines. Jusqu’à ce jour, 80% de la population du continent dépend de la médecine traditionnelle pour répondre à ses besoins sanitaires essentiels» écrit à ce propos l’OMS qui a lancé une stratégie pour la médecine traditionnelle sur la période 2014-2023 avec pour buts «d’épauler les États» à mettre en place une politique pour mettre à profit cette science héritée des anciens.
Et les prescriptions de la pharmacienne de Niamey sont à la fois fidèles aux connaissances ancestrales et à la science moderne. «Ces deux segments œuvrent dans le cadre de la prise en charge des différentes maladies», explique Ousmane Mamadou Arima.
Le recours aux multiples bienfaits des plantes médicinales est justifié par d’autres motifs plus terre-à-terre. «Je me suis rendue compte qu’il y a une grande tranche de la population qui n’a pas les moyens financiers d’accéder aux produits pharmaceutiques». Les végétaux ont cette autre vertu, celle de soulager le portefeuille.
Ces difficultés pécunières sont aggravées par un autre facteur, celui de la résistance aux médicaments «il y avait un autre facteur celui de la résistance de certaines maladies aux médicaments, il y a beaucoup d’effets secondaires» reconnait la pharmacienne.
Selon cette dernière, il y a un regain d’intérêt pour ce type de médication et « as uniquement au Niger. Même les pays développés il y avait un retour vers la nature», déclare la pharmacienne dans sa culture de plantes dont elle tire les remèdes contre plusieurs maladies.
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«J’ai un antalgique contre les maux de dents, contre les vomissements, la diarrhée et la fièvre et pour stimuler l’appétit chez l’enfant. Il y a des produits contre la crise hémorroïdaire, l’ulcère et la colopathie. J’ai également la poudre de moringa et ses multiples vertus. Mais, notre produit phare c’est dans la prise en charge de la drépanocytose, une maladie génétique héréditaire touchant les globules rouges», précise-t-elle.
Des produits qu’elle expose dans les officines dont la sienne. Pour les clients de «La nature nous soigne», ce slogan n’est pas une vision de l’esprit.
«J’ai utilisé l’antitari contre la toux et la sinusite. Mon premier garçon en a également souffert durant des années, mais depuis que j’ai trouvé l’anti tari, al hamdoulillah», souligne Toure Ousseina, une patiente.
La nature regorge de plantes aux vertus insoupçonnées, qu’il ne faut pas balayer d’un revers de main. «C’est vraiment intéressant de puiser dans les forces de la médecine traditionnelle, l’associer à la force qu’il y a dans la médecine moderne pour que nos malades puissent trouver une entière satisfaction», prescrit la pharmacienne.