Plusieurs fois par jour et ce depuis quatre ans‚ Affissou Mahamadou fait du porte-à-porte pour collecter les déchets ménagers au sein des familles de ce quartier de la commune 1 de Niamey. Muni de sa charrette tirée par un âne, il peut avec son activité gagner sa vie et prendre en charge sa famille.
«J’ai une vingtaine de clients uniquement dans ce quartier appelé ‘Village francophonie’. Je perçois au moins 4.000 FCFA auprès de chaque client mensuellement. Cette somme me permet d’économiser pour couvrir mes besoins et envoyer une partie aux parents qui se trouvent au village», explique le jeune homme qui aura bientôt 20 ans.
Au Niger, de nombreux jeunes non scolarisés se sont investis dans cette activité génératrice de revenus. Venus des villages pour la plupart, c’est souvent sans grande difficulté qu’ils s’intègrent, aidés par des connaissances. C’est le cas d’Issa et Abdoulaye. «Je me suis directement intégré dans ce travail dès mon arrivée à Niamey, il y a à peine 5 mois. Dieu merci, j’ai aussitôt eu des clients. Et malgré que je loue la charrette, je parviens vraiment à m’en sortir. Je pense que c’est une très bonne affaire», déclare Issa Karimou, également collecteur de déchets ménagers.
«Au début, j’ai loué une charrette et j’ai pu économiser au point de m’en procurer personnellement une. Je suis vraiment fier de mon boulot», indique pour sa part Abdoulaye Kadri, un autre collecteur.
Si cette activité gagne du terrain, c’est surtout parce qu’elle constitue une importante alternative à l’une des missions des communes urbaines de la ville de Niamey: assurer l’hygiène et l’assainissement à travers la collecte des ordures et des déchets ménagers.
Ces jeunes permettent ainsi aux riverains de garder leurs maisons et quartiers propres en les débarrassant des déchets ménagers. Une initiative jugée salutaire. «Ces jeunes nous aident à garder nos maisons toujours propres. Il suffit de rassembler les ordures et ils viennent les récupérer pour les acheminer en dehors de la ville. Nous donnons parfois 5.000 à 6.000 FCFA le mois, donc vous voyez que c’est moins cher», déclare Mamahe Hamidine, un habitant de Niamey.
«J’apprécie vraiment ce que font ces jeunes. En vidant nos poubelles, ils nous soulagent d’une très grande tâche, qui est celle d’acheminer les déchets au niveau des dépotoirs de la ville parfois très éloignés», explique Salifou Adamou, un habitant de la capitale nigérienne.
Au Niger, la capitale Niamey fait partie des villes qui produisent quotidiennement une grande quantité de déchets ménagers. L’accroissement de la population et l’urbanisation de la ville laissent présager un développement important de cette activité de collecteurs privés des déchets ménagers. Ils pourraient cependant pâtir du manque de matériel de sécurité adéquat nécessaire pour l’exercice de ce métier.
