Niger: l’interdiction de la vente de carburants dans le campus de Niamey ne fait pas l’unanimité parmi les étudiants

Au Niger, le carburant « fraudé » est essentiellement commercialisé et acheté par des étudiants.

Le 14/02/2023 à 13h37

Finie la vente informelle de carburants dans l’enceinte même du campus universitaire de la capitale du Niger. Le comité exécutif de l’Union des étudiants nigériens de l’université Abdou Moumouni de Niamey a décidé de mettre fin à cette pratique qui constitue un danger pour la vie des étudiants. Une décision loin de faire l’unanimité au sein de la communauté estudiantine.

A l’université Abdou Moumouni de Niamey, il n’est plus possible de vendre de l’essence au campus universitaire. En effet, cette activité permet à certains étudiants et autres jeunes débrouillards de se faire un peu d’argent, constitue un danger pour la vie des étudiants au sein du campus universitaire. Une pratique qui avait pris des proportions inquiétantes. «Les raisons fondamentales c’est que nous avons constaté qu’il y a des risques sur la sécurité des étudiants. Vous avez constatez, avec nous, que l’université n’est pas clôturée donc nous sommes exposé à tous les dangers. La décision a été prise pour sécuriser les étudiants», explique Salou Dourahamane Moussa, secrétaire général adjoint de l’Union des étudiants nigériens a l’Université Abdou Moumouni de Niamey (UENUN).

Ce carburant « fraudé » est essentiellement commercialisé et acheté par des étudiants, mais également par des automobilistes et motocyclistes traversant la cité universitaire pour se rendre dans d’autres quartiers de la ville. Ce carburant avait la particularité d’être moins cher que celui vendu à la pompe.

Toutefois, la décision d’interdiction de la vente de ce carburant fraudé par le bureau de l’UENUN est diversement appréciée par les étudiants.

«Le comité exécutif de l’Union des étudiants nigériens à l’Université Abdou Moumouni de Niamey a pris cette décision sans aviser les étudiants, ce que nous n’avons pas du tout apprécié. Je pense que si l’Etat ou le bureau des étudiants ne peut pas aider ces étudiants, qu’il leur laissent trouver à travers cette activité de quoi subvenir à leurs besoins», explique Ibrahim Boubacar, étudiant.

«Moi, je pense que c’est pas normal du tout, on n’a pas vu le gouverneur passer ici pour la réception des bidons vides et autres bidons contenant de l’essence, c’est vraiment lamentable pour le comité exécutif», a indiqué Issoufou Abdou, également étudiant.

Pour marquer sa détermination à combattre ce phénomène sur le campus universitaire, l’Union des étudiants nigérien demande au gouvernement la restauration des franchises universitaires à l’Université Abdou Moumouni. «Nous avons exigé l’instauration des franchises universitaires à l’université de Niamey, d’or est déjà en cours, puisque le gouvernement a constaté que nous sommes sérieux dans ce que nous faisons», a précisé Salou Dourahamane.

A travers cette décision d’interdiction, le comité exécutif de l’UENUN veut ainsi apporter sa contribution dans le développement économique du pays et intervient suite à l’appel lancé par le président de la république pour mettre fin à ce phénomène de vente informelle du carburant à travers tout le pays.

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 14/02/2023 à 13h37