Niger: lorsque le thermomètre s’affole, les travailleurs s’étiolent

La canicule à Niamey où le thermomètre atteint les 40°c.

Le 05/06/2023 à 08h24

Durant les mois de mois d’avril et de mai, la chaleur est telle que les habitants de Niamey sont obligés d’éviter les ardeurs du soleil en modifiant leurs habitudes quotidiennes professionnelles. Témoignages à l’ombre.

Dans son salon de coiffure en banlieue de la ville de Niamey, Vincent ouvre ses portes un peu plus tôt que d’habitude depuis quelques semaines. Ce matin, c’est à 8 heures qu’il débute ses activités. Pour faire face à la canicule que connaît le Niger et sa capitale Niamey depuis quelques temps, il a dû changer de stratégie afin de mieux rentabiliser ses journées.

«Comme vous pouvez le constater, j’ouvre l’atelier vers 9 heures pour pouvoir prendre une pause aux heures de forte chaleur, entre 14 et 16 heures et je reprends le boulot après. Or, avant je ne prenais pas de pause», explique Vincent Pap, coiffeur.

Situé au cœur de l’espace sahélien, le Niger fait partie des pays les plus chauds du monde avec un pic enregistré au mois d’avril et de mai. C’est dire qu’en ce mois de mai, le climat devient très rude ce qui impose un changement d’habitudes des habitants de la capitale et d’ailleurs.

Idrissa Mamane est un jeune conducteur de taxi. A partir de 13 heures, il n’accepte plus de clients et prend sa pause ce qu’il ne faisait pas avant que le thermomètre affiche des records. «Il fait extrêmement chaud à Niamey ces dernières semaines, il est très pénible de travailler sous ce soleil ardent. Ce qui m’oblige à prendre une pause durant la journée notamment vers 13 ou 14 heures», témoigne Idriss Mamane, conducteur de taxi à Niamey.

Mahamadou, cireur de chaussures, et Ibrahim vendeur de fruits, se sont plus ou moins adaptés pour continuer à pouvoir travailler malgré la forte chaleur.

«On admet tous qu’il fait très chaud ici à Niamey, mais pour moi cette chaleur ne doit pas constituer un obstacle, j’essaie de m’adapter en me réfugiant de temps en temps sous l’ombre des arbres que je croise sur mon chemin durant ma quête de clients», explique Ibrahim Moussa, vendeur ambulant d’ananas.

«Je viens du village et je travaille toute la journée sous ce soleil percutant. Comme je suis cireur de chaussures, je choisis les endroits ombragés pour me reposer et travailler quand je suis appelé par des clients. C’est uniquement de cette façon que j’arrive à mieux gérer cette canicule», déclare Mahamadou Chekaraou, cireur de chaussures à Niamey.

Cette période de forte chaleur est le plus souvent accompagnée de rupture récurrente d’énergie. Pour bon nombre de riverains, la saison des pluies qui annonce déjà son arrivée constitue pour eux une source de motivation pour une meilleure gestion psychologique de la canicule.

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 05/06/2023 à 08h24