Le massacre s’est produit jeudi après que des dizaines de miliciens de plusieurs villages du district de Bakori (Etat de Katsina) s’étaient mobilisés pour retrouver les voleurs, qui avaient enlevé les bêtes la veille.
Ces miliciens auto-organisés, dénommés localement Yansakai et armés de fusils Kalachnikov, ont été pris dans une embuscade, a expliqué le porte-parole de la police de l’Etat de Katsina, Gambo Isah.
«Les voyous ont tiré, tué 41 Yansakai et en ont blessé deux», a-t-il déclaré, précisant que leurs corps avaient été retrouvés.
«Une opération de sécurité conjointe est actuellement en cours en vue de traduire les auteurs (de la tuerie) en justice», a-t-il ajouté.
Plusieurs résidents locaux ont eux fait part d’un bilan de 52 miliciens tués.
L’Etat de Katsina fait partie de ceux du nord-ouest et du centre du Nigeria en proie à une insécurité généralisée. Des gangs armés y attaquent des villages et tuent les habitants, kidnappent contre rançon, volent du bétail ou brûlent des maisons après les avoir pillées.
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Ces gangs se cachent dans une vaste forêt à cheval sur les États nigérians de Katsina, Zamfara, Kaduna et Niger.
Après plusieurs attaques, et notamment l’enlèvement fin 2021 de plus de 300 écoliers (relâchés après rançon), des communautés locales ont formé des milices.
Mais ces groupes d’autodéfense sont interdits par les autorités, en raison d’un manque de formation qui les exposent au danger.
«Ces malheureux décès de miliciens sont le résultat du fait qu’ils veulent eux-mêmes faire appliquer la loi», a déclaré à l’AFP Ibrahim Ahmad Katsina, conseiller à la sécurité du gouverneur de l’Etat de Katsina.
«Nous avons dit aux communautés de ne pas poursuivre les terroristes lorsqu’elles sont attaquées, mais d’informer au plus vite les agences de sécurité», a-t-il ajouté.