«Nous devons tout mettre en œuvre pour ramener la paix au Soudan. L’aide humanitaire et le soutien au développement doivent être renforcés. Continuer à détourner le regard aura des conséquences catastrophiques», a écrit Filippo Grandi dans une déclaration mettant aussi les Européens en garde sur l’arrivée de réfugiés soudanais faute d’aide adéquate.
Les hostilités entre les Forces armées soudanaises (FAS) et les paramilitaires des forces de soutien rapide (FSR) ont démarré le 15 avril 2023 et se sont étendues à l’essentiel du pays. Elles ont fait des dizaines de milliers de morts, plus de treize millions de déplacés internes et de réfugiés et ont provoqué ce que l’ONU considère comme la plus grave crise humanitaire actuellement.
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«Les Soudanais sont assiégés de toutes parts : guerre, exactions généralisées, indignité, faim et autres épreuves. Ils sont confrontés à l’indifférence du monde extérieur, qui, depuis deux ans, ne s’intéresse guère à la paix au Soudan ni à l’aide à ses voisins», dénonce le Haut-Commissaire.
«Les Soudanais ne sont pas les seuls à être devenus invisibles. Le monde a largement tourné le dos aux pays et aux communautés qui ont accueilli tant de réfugiés», accuse encore M. Grandi.
Le Tchad voisin, lui-même un pays aux ressources limitées, accueille de très nombreux réfugiés, tout comme l’Egypte où ont fui 1,5 million de Soudanais. Les Soudanais du Sud qui avaient trouvé refuge au Soudan sont rentré au pays, lui aussi au bord de la guerre civile.
«La stabilité de toute la région est menacée. Il existe un besoin urgent de protection humanitaire, mais aussi d’aide au développement afin que les gouvernements d’accueil puissent offrir aux réfugiés et à leurs propres populations un avenir meilleur», souligne le Haut-Commissaire.
Et l’impact ne se limite pas aux pays proches.
«Des réfugiés soudanais arrivent en Ouganda et traversent la Libye – par des voyages semés d’embûches – pour rejoindre l’Europe», rappelle M. Grandi.
«Ces réfugiés ont besoin et méritent le respect de leurs droits fondamentaux – à la sécurité et à la dignité, à l’éducation et à l’emploi, à la santé et au logement, et à la paix. Nombreux sont ceux qui ont fait ce voyage à la recherche de ces droits, et beaucoup d’autres suivront leur exemple», insiste-t-il.