Le bassin du Congo s’étend sur six pays: Cameroun, République démocratique du Congo, République centrafricaine, République du Congo, Guinée équatoriale et Gabon. Selon la Banque mondiale, le secteur forestier représente jusqu’à 9% du PIB des pays du bassin du Congo et emploie entre 300.000 et 500.000 personnes dans la région. «Actuellement, la majeure partie du bois prélevé quitte le bassin du Congo sous forme de grumes brutes, ne générant qu’un revenu et un nombre d’emplois limités", note la Banque mondiale.
La faiblesse de la transformation locale des produits forestiers dans chacun de ces pays, a pour conséquence un faible niveau des vie des population qui peinent à s’assurer trois repas équilibrés par jour. Il en est de même pour les infrastructures de base qui font défaut. Pourtant, ce ne sont pas les richesses naturelles, notamment minières et forestières, qui manquent à ces territoires.
Plusieurs acteurs de la société civile au Cameroun soutiennent qu’en exploitant de manière responsable ces ressources, les pays concernés pourraient connaitre un boom de développement.
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Seulement, les grands décideurs du monde militent plutôt pour la préservation de ces forêts afin d’éviter des conséquences graves sur la nature, notamment le réchauffement climatique et ses corolaires.
Des actions qui devraient s’accompagner d’appuis multiformes pour soutenir les pays africains dans ce combat mais non, selon plusieurs acteurs de la société civile rencontrés à Yaoundé comme Réné Nounga, représentant de l’Ong Planète Urgence au Cameroun par exemple: «Que ce soient des grands fonds comme le fonds vert pour le climat ou d’autres, la plupart de ces fonds bénéficient à d’autres régions du monde et non à l’Afrique alors que c’est notre continent qui est au centre de toutes les actions grâce à ses bassins forestiers. Ce sujet a toujours fait l’objet de débats lors des différents Cops, mais rien ne change», a-t-il déclaré.
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A ce sujet, la Banque africaine de développement alerte sur la faiblesse des fonds climat alloués à l’Afrique, un continent pourtant riche de ses forêts, «l’Afrique, avec ses vastes forêts séquestrant le carbone et ses ressources mûres pour la croissance verte, dispose d’un potentiel énorme pour favoriser l’accès à l’énergie propre pour des millions de personnes. Pourtant, l’Afrique subsaharienne reçoit moins de 3% du financement climatique mondial."
Lors de la COP29, fin 2024 en Azerbaïdjan, la BAD a calculé que la séquestration du carbone aurait pu à lui seul booster le PIB de l’Afrique de 66,1 milliards de dollars en 2022. Le six pays du bassin du Congo représentaient près de 64% de cette augmentation.
Cet avis est aussi soutenu par plusieurs cadres au ministère des Forêts et de la faune au Cameroun où il est clair que les pays africains participent généralement dans les grands rendez-vous mondiaux en rangs dispersés et parfois avec des projets mal ficelés. Toutes chose qu’il faut revoir pour permettre aux africains de vivres pleinement de leurs ressources.
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Les forêts du bassin du Congo couvrent une superficie d’environ 3,7 millions de kilomètres carré raison pour laquelle elles jouent un rôle essentiel dans la séquestration du carbone et la conservation de la diversité biologique.