De 875 FCFA, le prix du litre de l’essence est passé à 855 et de 715 FCFA, celui du gasoil a été fixé à seulement 700. Ce sont les nouvelles facturations qu’affichent les stations-services depuis le1er avril.
Les transporteurs accueillent favorablement cette diminution, mais se montrent prudents quant à son impact réel sur leur chiffre d’affaires. «Toute baisse est bonne à prendre, surtout dans notre secteur où le carburant représente une part importante de nos dépenses. Mais nous espérions une réduction plus significative», affirme Camara Mamadou, chauffeur de gbaka à Yopougon. De son côté, Konan Yao, transporteur interurbain, estime que «le gouvernement doit aller plus loin pour soulager davantage les professionnels du transport, surtout dans un contexte économique difficile».
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Pour les populations et passagers, cette réduction du prix du carburant devrait également se refléter sur le coût du transport qui connait une hausse lorsque le prix augmente, mais reste inchangé lorsque celui-ci baisse. «Quand le prix du carburant augmente, le prix du transport suit immédiatement. Mais quand on baisse, rien ne change pour nous, les passagers», réagit Touré Elodie, commerçante à Abobo. Une critique partagée par de nombreux citoyens qui estiment que les conducteurs devraient ajuster leurs tarifs en fonction des fluctuations des prix du carburant.
Face à ces attentes, certains syndicats de transporteurs restent sur leur position, expliquant que d’autres charges comme l’entretien des véhicules, les taxes et le coût des pièces de rechange restent élevés. «Une baisse de 15 ou 20 FCFA ne change pas grand-chose à nos charges globales. Si le gouvernement veut un impact sur les tarifs du transport, il faut réduire considérablement le prix, ou le fixer simplement à 500 Fcfa», estime Soro Dramane, représentant d’un syndicat de transporteurs.
Alors qu’avec cette baisse, le gouvernement vise à alléger la charge financière des ménages et des acteurs économiques, tout en assurant un approvisionnement régulier du marché.
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La réduction de 15 Fcfa ou 20 Fcfa des prix du carburant est sûrement perçue comme une avancée, mais insuffisante pour améliorer significativement le pouvoir d’achat des populations. Reste à voir si les autorités iront plus loin dans les mois à venir pour répondre aux attentes des transporteurs et des usagers.