Ramadan: gnônmi, tamaro, dattes... les incontournables de la table ivoirienne

Le 06/03/2025 à 14h22

VidéoLorsque que le soleil entame sa descente vers l’horizon et que l’appel à la prière emplit l’atmosphère, l’heure est à croquer une datte, avant de passer à différents aliments à base de maïs ou de mil. Pays multiconfessionnel, la Côte d’Ivoire offre une table de l’iftar adaptée aux besoins diététiques des jeuneurs.

À la tombée du jour, lorsque l’appel du muezzin retentit, c’est la fin du jeûne pour des milliers de fidèles musulmans à Abidjan. Suit le moment de la rupture. Parmi les incontournables aliments servant à la rupture, la bouillie de mil chaude, les beignets notamment le gnônmi ou sossognônmi et bien d’autres. Dans ce pays pays pluriconfessionnel où les musulmans représentent 42% de la population, les dattes occupent une place primordiale à l’iftar en Côte d’Ivoire.

Riches en sucres naturels et en fibres, ces baies permettent de reprendre graduellement des forces, tout en douceur. Inspirée par la tradition du Prophète Mohamed, la consommation de ces fruits gorgés de miel et de soleil est perçue comme une bénédiction et un moyen sain de rompre le jeûne. «Les dattes permettent de reprendre des forces rapidement et apportent un goût sucré agréable après une journée de privation», explique Mariam Koné, commerçante au marché d’Adjamé.

D’autres par contre ont recours aux aliments chauds pour commencer leur iftar «pour rester en bonne santé, il ne faut pas se hâter et commencer par un repas consistant, il faut privilégier une bouillie chaude. Après la prière, on peut manger ce qu’on veut» conseille, Koroma Ibrahima, un mécanicien musulman.

Koné Ibrahim et ses amis, eux, se contentent de quelques verres de thé. «C’est bientôt l’heure de la rupture, alors nous préparons notre thé, comme à notre habitude et après un ‘tamaro’ avant les repas lourds». En Côte d’Ivoire, le tamaro est un sirop de datte.

Les «bouillies», notamment celles à base de mil ou de maïs, sont également très populaires. Elles sont souvent agrémentées de lait concentré et de sucre pour une touche gourmande, accompagné des beignets fait à base de mil pour la plupart tels que «le gnônmi ou le sossognônmi appelé également gaou».

Si l’iftar est une explosion de saveurs et de convivialité, il reste avant tout un moment de sérénité. Après le repas, les fidèles se rendent à la mosquée pour la prière de Tarawih. «Ce mois nous apprend la patience, la discipline et le partage. L’iftar est un instant de joie, mais aussi de gratitude envers Dieu», conclut Amadou, un fidèle rencontré à la mosquée d’Adjamé.


Par Emmanuel Djidja (Abidjan, correspondance)
Le 06/03/2025 à 14h22