Le Congolais de 28 est sorti de la prison de Makala le mois dernier. Condamné pour avoir défendu publiquement un groupe de danseurs emprisonnés pour «atteinte à la pudeur», il a reçu la même peine d’un mois d’enfermement dans la prison de la capitale congolaise.
Il en est ressorti avec une rage qu’il retranscrit dans un spectacle intitulé «Mort en exercice».
La prison de Makala est notoirement surpeuplée, hébergeant dix fois plus de détenus (entre 14.000 et 15.000) que sa capacité (1.500 places), selon les statistiques officielles. Et le centre pénitentiaire fait régulièrement l’objet de condamnations des organisations de défense des droits qui qualifient ses conditions de détention d’«inhumaines».
Au début du mois, une tentative d’évasion qui a fait au moins 131 morts, selon le gouvernement, a jeté une nouvelle fois une lumière crue sur les conditions de détention des prisonniers de Makala.
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Les prisonniers y sont «enterrés vivants, parce que Makala, c’est une fosse commune», raconte Niamba Malafi à l’AFP avant de se présenter devant quelques dizaines de spectateurs d’une maison culturelle dans une banlieue de Kinshasa.
Une couronne d’épines sur la tête, il compare son séjour en prison à un chemin de croix. Il raconte les nuits sans sommeil dans une cellule d’un peu plus de 2 m2 partagée avec six codétenus. Les journées passées à l’église ou à espérer une visite.
Manque d’hygiène, promiscuité, faim: «beaucoup de gens meurent, beaucoup sont malades», explique l’artiste. Et une simple blessure peut devenir fatale car «la plupart des gens ne sont pas soignés».
Niamba Malafi qualifie son séjour à Makala de «traumatisme», qu’il dit chercher à soigner avec son spectacle.