Dans les allées bondées des marchés de Conakry, certains directeurs d’école font le plein de matériel pédagogique indispensable à leurs élèves. Il n’est pas rare de voir des véhicules faire le plein de cartons de stylos, de cahiers, de crayons... dont a préalablement négocié le prix.
Ispano Soripogui, est de ceux-là et dresse la liste des articles qu’il vient d’acquérir, «c’est du matériel pédagogique. Je viens d’acheter craie, règles, équerres, rapporteurs, cahiers... J’ai également des cartons de supports nécessaires pour le préscolaire comme les livres de lecture et de calcul».
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Non loin de là, les commerçants se plaignent des difficultés liées à la hausse des prix et à la réticence des clients. Fatoumata Binta Sylla, détaillante de fournitures scolaires, vend directement aux parents d’élèves, «les cahiers sont très coûteux. Le prix du carton a augmenté. Aujourd’hui, si tu l’achètes à 100.000 francs, demain ce sera 140.000 ou 150.000. Et ça ne marche pas vraiment. Parfois, nous gardons longtemps nos marchandises sans pouvoir les écouler. Les gens viennent demander les prix, mais dès que tu dis que ce paquet est à 20.000 francs, ils te proposent 15.000 ou 13.000. Si tu refuses, ils repartent et tu restes avec ta marchandise».
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Pour les propriétaires d’écoles, les lenteurs dans la livraison des commandes compliquent encore davantage les préparatifs. En cause: le manque de liquidité. Même les grossistes peinent à réunir les ressources financières nécessaires pour honorer toutes les commandes: «Avant-hier, nous sommes venus passer une commande. Ce n’est que ce matin que nous avons été appelés pour venir la récupérer. Nous sommes là depuis 9 heures du matin, il est 17 heures et nous n’avons reçu qu’une partie des articles demandés. On nous dit qu’ils n’ont pas eu l’argent pour compléter notre commande. Ce que nous achetions à 50.000 francs est désormais vendu à 65.000 ou 85.000», confie Ispano Soripogui.
Ce dernier fait allusion à la pénurie de billets de banque qui sévit depuis quelque temps en Guinée. Les banques éprouvent toutes les difficultés du monde à satisfaire particuliers et entreprises dans leur quête d’argent liquide.
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Dans ce contexte marqué par l’incertitude, la rentrée scolaire s’annonce à la fois comme un défi pour les propriétaires d’écoles et comme une épreuve pour les parents, contraints de jongler entre besoins pédagogiques et contraintes financières.