Sénégal: la korité sans les vêtements traditionnels, l’autre effet de l’inflation

Un tailleur dakarois.

Le 18/04/2023 à 15h10

VidéoAu Sénégal c’est bientôt la fin du ramadan, et les ateliers de couture, qui habituellement refusent du monde en de pareilles circonstances, sont désespérément vides cette année. Une situation qui s’explique par une conjoncture économique plutôt difficile.

A seulement quatre ou cinq jours de la fête de korité, ou Aïd Al Fitr, dans la plupart des ateliers de couture de Dakar, seules quelques rares personnes se présentent chez l’artisan. Elles viennent surtout pour les enfants qui auront le choix, cette année encore, entre les basins et les tissus brodés. Les adultes, eux, devront se passer de nouveaux habits pour la fête, comme c’est traditionnellement le cas.

La korité (Aïd Al Fitr), qui est la deuxième fête musulmane après la tabaski (Aid Al Adha) est surtout pour les enfants. Les grandes personnes, quant à elles, attendent la seconde pour se faire plaisir.

Il faut dire que le budget des chefs de familles a été rudement érodé par la crise inflationniste qui sévit un peu partout dans le monde. L’essentiel des salaires a servi à financer l’alimentation, au point qu’il ne reste plus rien quand il s’agit de se faire plaisir avec le boubou de korité. Dans de rares cas, ce sont les femmes qui, ne pouvant pas s’en passer, achètent les tissus destinés à être confectionnés pas le tailleur.

En tout cas, le bruit incessant des machine à coudre qui résonnait souvent à cette période du mois de ramadan, manque tant aux rues de Dakar.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 18/04/2023 à 15h10