Le Premier ministre Ousmane Sonko avait suscité en août une vive polémique dans ce pays ouest-africain très majoritairement musulman, réputé pour l’entente entre ses communautés, en mettant en garde les établissements qui refuseraient le voile à l’école.
Le ministère de l’Education a publié mardi soir un arrêté fixant les directives pour les établissements au lendemain de la rentrée scolaire.
Ces règles garantissent «le respect des croyances religieuses incluant l’acceptation du port des signes religieux, tels que le voile, la croix, les perles sacrées, sans préjudice à une identification nette de l’élève dans l’enceinte de l’école, dans les classes et lors des activités pédagogiques», dit l’article 5 de ce texte.
En août, M. Sonko avait provoqué l’indignation du Conseil national du Laïcat, qui rassemble les associations et mouvements catholiques du pays, car ses propos avaient été perçus comme visant l’école catholique.
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«Certaines choses ne peuvent plus être tolérées dans ce pays. En France, ils nous parlent constamment de leur modèle de vie et de style, mais cela leur appartient. Au Sénégal, nous ne permettrons plus à certaines écoles d’interdire le port du voile», avait-il déclaré le 30 juillet lors d’une cérémonie primant les meilleurs élèves du Sénégal.
Plusieurs responsables de l’Église avaient dénoncé les propos de M. Sonko, nommé chef du gouvernement par le président Bassirou Diomaye Faye, vainqueur de la présidentielle fin mars.
Les controverses sur le port du voile ne sont pas nouvelles au Sénégal.
En 2019, 22 lycéennes musulmanes avaient été interdites de classe dans une école catholique réputée de Dakar, l’Institution Sainte-Jeanne-d’Arc (ISJA), pour port du voile lors de la rentrée scolaire de septembre.
Elles avaient ensuite été réadmises après un compromis entre l’établissement et l’Etat sénégalais à la suite d’une intervention du Vatican.