Si l’amitié qui lie le Maroc et le Sénégal perdure, c’est que les domaines qui cimentent cette relation séculaire est aussi vaste que l’immense désert du Sahara qui sépare les deux pays. A la fois robuste et stable, cet édifice diplomatique s’appuie avant tout sur des piliers religieux, sans cesse renforcés. C’est dans cette optique que l’Académie du royaume du Maroc et l’Ambassade de la République du Sénégal dans le pays de l’Afrique du nord ont organisé le 18 décembre 2023, un Colloque scientifique.
«Nous sommes ici pour revisiter l’histoire du Sénégal et celle du Maroc», a souligné l’ambassadeur du Sénégal au Maroc, Seynabou Dial qui a ouvert les travaux de cet évènement aux côtés du secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljelalil Lahjomri, en présence de Sénégalais vivant dans le royaume chérifien, dont de nombreux étudiants.
Les participants à cette rencontre ont notamment échangé sur le thème «Les pionniers de la culture arabo-islamique au Sénégal» à travers des regards croisés d’intellectuels et de chercheurs universitaires sénégalais et marocains.
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Pour l’ambassade du pays de la teranga, ce débat est venu à son heure puisque c’est «un pan important, jusque-là négligé par la recherche, de la culture arabo-islamique au Sénégal, à savoir celle des premières générations d’érudits sénégalais d’expression arabe».
Les échanges avaient pour objectif de «lever le voile sur les méthodes pédagogiques dont ils ont fait usage en vue de diffuser la religion musulmane dans ce pays», a magnifié la partie sénégalaise qui s’attendait à ce que le colloque mette en exergue «le rôle fondamental de cette culture et de la communauté de valeurs qu’elle porte dans l’établissement et la consolidation des relations fraternelles unissant le Maroc et le Sénégal», et l’Afrique musulmane.
Pour le Pr Souleymane Bachir Diagne, récemment nommé membre de l’Académie du Royaume du Maroc, ce qui été célébré lundi à Rabat c’est à la fois la religion de manière générale mais surtout la religion comme une tradition intellectuelle et une tradition spirituelle. L’accent a été mis sur les œuvres produites, aussi bien des contributions africaines que sénégalaises, à la religion islamique et à la pensée islamique de manière générale et cela constitue un lien solide entre les deux pays.
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Un avis que partage Boukous Ahmed, membre de l’Académie du Royaume du Maroc pour qui «Il est évident que le Maroc a toujours joué un rôle extrêmement important notamment dans la période de l’islamisation de l’Afrique, l’Afrique du Nord d’abord et l’Afrique subsaharienne. D’ailleurs, ce sont les populations du Nord, une fois islamisées, qui ont propagé l’Islam dans le Sahel et dans l’Afrique occidentale. Aujourd’hui, sa Majesté le Roi a repris le flambeau.» Et à l’universitaire d’ajouter «Le Maroc aide à la formation des images en Afrique et mis à la disposition de moyens pour la propagation de l’Islam».
Ce colloque a rendu hommage à des figures émérites de la culture arabo-islamique du Sénégal, témoins de la relation unique entre ce pays et le Royaume du Maroc, à savoir feu le Professeur Ibrahim Mahmoud DIOP (dit Barham), Mohamed Lamine Diop et Ibrahima Toure, lauréats des Universités marocaines, finalistes du Concours international de la poésie arabe d’Abu Dhabi, respectivement, en 2020 et 2023.