Les chiffres alarmants communiqués par le ministre de l’Intérieur font froid dans le dos: 16 personnes ont été tuées entre juillet et août de cette année. Le double homicide dont ont été victimes un célèbre danseur et son neveu, a plongé tout un pays dans la tristesse mais surtout dans l’inquiétude.
Ces statistiques communiquées par le ministre de l’Intérieur sonnent comme un tir de sommation qui alerte sur sur les changements intervenus dans la structure de société. A une époque pas si lointaine, entre 2008 et 2012, le Sénégal avait même vu son taux de criminalité être divisé par trois.
Durant ces cinq années, ce taux était passé de 8,7 à 2,8 homicides pour 100.000 habitants. «Le taux d’homicide au Sénégal est parmi les plus bas d’Afrique» selon les auteurs de cette étude qui donnent «la bagarre qui se termine mal et l’homicide familial» comme les actes les plus répandus parmi les crimes de sang.
Qu’a t-il bien pu se passer depuis la réalisation de cette étude à l’inquiétude exprimée, début septembre, par Jean Baptiste Tine, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique qui déclarait «16 meurtres sur l’ensemble du territoire, c’est beaucoup. C’est beaucoup, nous le déplorons»?
Pour sonder l’opinion des Dakarois sur ce phénomène, Le360 Afrique a recueilli différents avis sur l’origine de cette déferlante de violence parmi lesquels, le manque d’éducation, d’activités et la précarité sociale et économique. Selon certains, ces facteurs poussent de nombreux jeunes vers la délinquance dès leur plus jeune âge. Un retour aux valeurs est préconisé, interpellant tant les parents que les autorités étatiques.
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L’insécurité grandissante au Sénégal engendre un autre phénomène inquiétant: la vindicte populaire. Certains citoyens, dénonçant le manque de diligence dans le traitement de certaines affaires, se font justice eux-mêmes. Selon eux, la solution réside dans une généralisation des patrouilles pour dissuader les malfaiteurs.
Bien que rassurant sur le papier, le discours de la police nationale peine à convaincre les populations. Les forces de l’ordre demandent aux citoyens de ne pas céder à la peur, une peur malheureusement déjà bien présente.