L’interdiction des téléphones dans les écoles publiques et privées, expliquent les autorités, vise à favoriser l’apprentissage en améliorant la concentration des élèves et en luttant contre le racket et le cyberharcèlement.
Les seules exceptions concernent les élèves en situation de handicap ou les activités pédagogiques spécifiques encadrées par les enseignants.
Pour appliquer cette mesure, les établissements d’enseignement devront mettre en place des dispositifs de gestion des portables, avec sanctions en cas de non-respect.
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Adama Diouf, acteur éducatif explique. «C’est une décision que j’approuve vraiment. Pour moi, c’est une mesure responsable et nécessaire. D’ailleurs, bien avant que le gouvernement ne l’annonce, j’interdisais déjà à mes propres enfants d’utiliser le téléphone portable à l’école. Je pense que cette décision contribuera à améliorer la concentration des élèves et à préserver le sérieux dans les établissements.»
Mais pour certains Sénégalais, la mesure suscite des interrogations. Comment parler d’innovation et d’intelligence artificielle à l’école tout en interdisant les téléphones portables?
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Boubacar Mballo, étudiant et président d’une association de jeunes avance: «Nous devons vivre avec l’évolution du monde. Si, du jour au lendemain, on interdit les téléphones portables dans les écoles, on risque simplement de créer d’autres problèmes. Avant de prendre une telle décision, il faut d’abord bien l’étudier. Il est important d’évoluer avec son temps pour ne pas rester à la traîne. À mon avis, il faudrait plutôt trouver un moyen pour que les élèves puissent tirer profit de l’usage du téléphone à l’école.»
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Du côté des parents, certains estiment que l’usage du téléphone reste parfois une nécessité, surtout pour les enfants vivant loin de leur école. Asse Ndiaye, président d’une association de parents d’élèves, est opposé à cette mesure. «L’interdiction du téléphone à l’école, c’est compréhensible dans une certaine mesure. Mais attention: certains élèves habitent très loin de leur établissement et ont besoin de pouvoir communiquer avec leurs parents. D’autres passent toute la journée à l’école et ne rentrent pas seuls. Dans ces cas-là, le téléphone devient utile, voire nécessaire, pour rassurer les familles.»
La rentrée 2025-2026 au Sénégal pose donc un double défi: intégrer les nouvelles technologies et réguler l’usage du téléphone. Une équation délicate que devront résoudre enseignants, parents et élèves pour que l’innovation rime avec apprentissage efficace.