Un ancien chef d’une milice de Sierra Leone, reconnu coupable de crimes de guerre et crimes contre l’humanité lors de la guerre civile entre 1991 et 2002, est libre depuis lundi après avoir purgé sa peine, a annoncé l’instance héritière de la cour qui l’a condamné.
Allieu Kondewa « a fini de purger sa peine dimanche et, depuis lundi, il est libre et n’est plus sous la garde du Tribunal spécial résiduel » pour la Sierra Leone, a indiqué dans un communiqué cette cour, qui a pris le relais du Tribunal spécial pour la Sierra Leone après la fin du mandat de celui-ci en décembre 2013.
Allieu Kondewa, haut responsable des Forces de défense civiles (CDF), formation progouvernementale ayant commis de nombreuses exactions contre les civils, a été condamné en 2008 à 20 ans d’emprisonnement par le Tribunal spécial pour assassinats, actes inhumains, actes de cruauté et pillage.
Les miliciens du CDF sont accusés d’avoir éliminé des civils soupçonnés de collaborer avec les rebelles en les tuant par balles, par armes blanches ou en les brûlant vifs.
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Allieu Kondewa avait été transféré au Rwanda en 2009 pour y purger sa peine en vertu d’un accord spécial, la Sierra Leone ne disposant pas des infrastructures nécessaires à sa détention. En 2018, après avoir purgé les deux tiers de sa peine et suivi un programme de réhabilitation, il avait en tant que Sierra-Léonais été transféré dans son pays pour finir sa peine dans sa communauté, a indiqué le tribunal résiduel.
« Il était assujetti à des conditions et une surveillance strictes dont il est désormais libéré », a dit le Tribunal résiduel.
Il est la deuxième personne condamnée par le Tribunal spécial à avoir accompli la totalité de sa peine, après Moinina Fofana, directeur de la guerre des CDF, condamné en même temps que lui à 15 ans de prison et libéré en 2018, a dit le Tribunal résiduel.
D’autres individus restent en prison après avoir été condamnés à des peines plus lourdes par le Tribunal spécial, créé en 2002 pour juger les responsables d’exactions durant la guerre civile, qui a fait 120.000 morts et des milliers de mutilés.
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Le Tribunal spécial a condamné en 2012 l’ex-chef de guerre devenu président du Liberia, Charles Taylor, à 50 ans d’emprisonnement pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis pendant la guerre civile en Sierra Leone voisine. Il est incarcéré dans une prison britannique.
Il a été condamné pour avoir aidé et encouragé une campagne de terreur visant à obtenir le contrôle de la Sierra Leone en fournissant armes, munitions et autres aides logistiques aux rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF), en échange de diamants.
Il n’a pas été inquiété pour les atrocités commises dans son propre pays pendant la guerre civile (1989-2003).