«Au vu de la fréquence des années de sécheresse, ce qui a eu un impact négatif sur les réserves des barrages au point d’atteindre un niveau (de faiblesse) sans précédent», le ministère de l’Agriculture, des Ressources en eau et de la Pêche a décidé d’interdire jusqu’à fin septembre l’utilisation d’eau potable dans l’irrigation agricole et des espaces verts, le nettoyage des rues et des espaces publics, selon un communiqué.
Pas question non plus pour les particuliers d’arroser leur jardin ou de nettoyer leur voiture avec l’eau du robinet.
Selon la même source, la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede) pourra procéder sans préavis à l’arrêt de l’alimentation et à l’engagement des poursuites judiciaires contre les contrevenants qui risquent de six jours à neuf mois d’emprisonnement et des amendes de 60 à 1.000 dinars (18 à 300 euros).
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Avec le déficit de pluviométrie, la trentaine de barrages du pays, qui servent à l’irrigation mais aussi à l’approvisionnement en eau potable, affichent des niveaux de remplissage alarmants. Aucun n’atteint le tiers du niveau maximal et certains sont même sous les 15%, selon des chiffres officiels.
La Tunisie subit sa cinquième année consécutive de sécheresse qui frappe encore plus durement que d’habitude des régions semi-arides comme Kasserine (centre-ouest) et Gabès (sud) mais aussi le nord-ouest au climat plus tempéré, considéré comme le grenier à blé du pays.
Pour la population, déjà éprouvée par une grave crise socio-économique et politique, l’approvisionnement en eau potable sera également rationné sur certaines tranches horaires et selon un système de roulement jusqu’à fin septembre.
Depuis une semaine, la Sonede a commencé à effectuer, sans annonce préalable, des coupures d’eau à Tunis et dans d’autres grandes villes comme Sfax et la station balnéaire de Hammamet.
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«Ces coupures seront généralisées à tout le pays», a indiqué à l’AFP un responsable de la Sonede, sous couverture de l’anonymat.
Le Pdg de cette entreprise publique, Mosbah Helali, a assuré à une radio locale que les interruptions ont lieu entre 21h00 (20H00 GMT) et 04H00 locales.
Cette situation inquiétante aura des conséquences sur l’agriculture, principale ressource économique du pays, représentant environ 10% du PIB.
En Tunisie, la majorité des ressources en eau vont à l’irrigation et à l’exploitation agricoles.
Interrogé par une radio, le porte-parole de l’Union tunisienne de l’Agriculture et de la pêche (Utap), Anis Karbach, a pronostiqué une production «désastreuse» de céréales, réduite à 2 millions de quintaux cette année, soit moins d’un tiers de l’année précédente. Ce qui rendra la Tunisie encore plus dépendante de ses importations.