Selon les autorités du département de Say, 1.570 ménages totalisant plus de 10.800 personnes vivant dans neuf villages de la commune de Ouro Gueladjo, «ont été forcées de fuir leurs maisons au cours de la semaine du 3 au 9 juillet».
«Ces personnes fuient les violences perpétrées par des éléments présumés de groupes armés non-étatiques présents dans la région de Tillabéri et dans la zone des trois frontières (Niger-Burkina-Mali)», précise un communiqué du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) à Niamey.
Plus de 8.430 personnes ont ainsi trouvé refuge à Ouro Gueladjo, le chef-lieu de la commune tandis que plus de 2.140 ont fui vers Torodi, une commune proche, et 215 autres vers la capitale Niamey, à seulement 70km, selon un décompte d’OCHA et des autorités.
L’agence onusienne explique ces déplacements par «l’assassinat» de deux villageois dans la nuit du 3 au 4 juillet, «assorti d’un ultimatum de 72 heures» des groupes armés aux habitants pour vider leurs villages.
De nombreux déplacés sont relogés dans des salles de classes et d’autres ont été hébergés par des familles, ont indiqué des sources locales.
Selon OCHA, «la situation humanitaire reste précaire», surtout dans la ville de Ouro Gueladjo où les déplacés ont besoin d’abris, de vivres, de soins et d’eau potable.
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Des distributions de 85 tonnes de vivres sont prévues mercredi par le gouvernement nigérien.
OCHA tente également de «faciliter l’accès» des humanitaires à Ouro Gueladjo où deux détachements de l’armée nigérienne ont été déployés pour renforcer la sécurité.
Les groupes armés ont «intensifié leurs modes opératoires» (assassinats et enlèvements ciblés, poses d’engins explosifs improvisés, ultimatums aux populations) particulièrement dans «la zone frontalière avec le Burkina Faso», s’inquiète l’agence onusienne.
La région de Tillabéri, d’une superficie de 100.000 km2, se situe dans la zone dite «des trois frontières» entre Niger, Burkina Faso et Mali où sévissent des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS).
Selon les Nations unies, la région de Tillabéri accueille plus de 150 000 personnes déplacées internes.